Une masculinité toxique dans la LNH?
Le Journal de Montréal
Estimant avoir trop attendu pour demander de l’aide, Mark Borowiecki souhaite que son témoignage fasse tomber le modèle malsain de masculinité qui règne dans la Ligue nationale de hockey (LNH) et que la santé mentale prenne plus d’importance au sein du circuit.
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L’arrière de 32 ans a révélé au terme de la dernière saison qu’il souffrait d’un trouble obsessionnel compulsif lui ayant fait rater un peu d’action cette année avec les Predators de Nashville. Or, il s’est ouvert un peu plus sur son vécu dans une entrevue diffusée sur le site The Athletic lundi.
Tout au long de sa carrière, Borowiecki a souffert de crises de panique qui ont été à l’origine de pensées noires, mais aussi d’une carapace qu’il s’est lui-même forgée. Tout cela a certes nui à son couple et sa famille. Longtemps, il a cru qu’il s’agissait d’un peu d’anxiété causée par la pression venant avec le métier de joueur de hockey.
Une crise particulièrement saisissante survenue le 30 janvier, au cours d’un match contre le Lightning à Tampa, lui a ouvert les yeux: il devait demander de l’aide. Pendant qu'il était assis au banc des pénalités, un but des favoris locaux a simplement été l'élément de «trop à gérer» pour lui.
«Vous voyez beaucoup d'athlètes dire: "Je suis mon pire ennemi. Je suis tellement dur avec moi-même." J'ai été dur avec moi-même au point que cela est devenu à la limite du danger. J'étais tellement contrarié d'avoir commis une erreur sans importance dans un match que j’ai eu des pensées suicidaires.»
Des réponses
Obtenant un congé d’une durée indéterminée, le temps de prendre soin de sa santé mentale, Borowiecki a rapidement obtenu des réponses: c’est un trouble obsessionnel compulsif qui était à l’origine de ses ennuis. Après une rectification de médication et quelques séances avec la psychologue des Predators, il était prêt à revenir au jeu.
Être l’un des meilleurs de son sport ne rime pas toujours avec millions de dollars dans le compte en banque et voitures de luxe. Plusieurs athlètes québécois, peu soutenus financièrement, en arrachent et font des sacrifices afin de pouvoir continuer à pratiquer leur discipline: travailler jusqu’aux petites heures du matin, renoncer à être propriétaire, dormir en pension lors des tournois...
Note de la rédaction : M. Picard est un ex-défenseur du Canadien qui a joué 253 matchs dans la LNH, en plus d’avoir joué professionnellement en Russie, en Suisse et en Allemagne. Analyste à TVA Sports, il est depuis quelque temps répugné par ce qu’il voit dans notre hockey mineur québécois. Il a découvert ses côtés les plus laids en suivant son fils dans les arénas.