
Une coopérative d’ici dit niet aux engrais russes
Le Journal de Montréal
Une coopérative québécoise vient, par principe, de dire non à des fabricants d’engrais russes prêts à payer de leur poche le tarif de 35 % imposé par Ottawa pour punir le régime de Vladimir Poutine.
« On est présent depuis 14 ans auprès de missions de développement économique d’agriculteurs en Ukraine. En solidarité avec eux, on a pris cette position-là », a affirmé Ghislain Gervais, président de Sollio Groupe Coopératif.
« On s’inquiète pour la prochaine saison : est-ce que le gouvernement fédéral pourrait bannir tout d’un coup les produits de Russie ou pourrait-il n’y avoir plus de tarifs ? On est dans le néant », dit-il, sans savoir sur quel pied danser.
Compensation demandée
Au Journal, le numéro 1 de Sollio (Sollio Agriculture, BMR, et Olymel), avec des ventes de 8,3 milliards $, admet ne pas avoir digéré que le Canada soit le seul pays du G7 à avoir imposé des tarifs aux engrais russes.
« On a dû payer le tarif de 35 %, même si on avait acheté l’engrais en octobre et novembre derniers, alors qu’il était en transit, lorsque les sanctions ont été émises », dénonce celui qui demande une compensation d’Ottawa.
Engrais chinois ?
Au Québec, près de 85 % de l’engrais azoté que l’on répand dans nos champs vient de Russie, souligne-t-il. Et en trouver ailleurs n’a rien de simple.
Même s’il y a des fabricants d’engrais dans l’Ouest canadien, le réseau ferroviaire est trop surchargé pour faire venir ici les 800 000 tonnes nécessaires.
