Propriété de PFR par Papier Excellence : un ministre rassurant, des syndicats inquiets
Radio-Canada
De nombreuses questions demeurent au Saguenay-Lac-Saint-Jean après les révélations supplémentaires sur la propriété étrangère de Produits forestiers Résolu (PFR), qui est la plus importante entreprise forestière de la région et du Québec.
Les liens de Papier Excellence, qui a complété l’achat de PFR la semaine dernière, avec un conglomérat asiatique ont été étalés par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), dont CBC/Radio-Canada est partenaire.
Le propriétaire de l’entreprise basée en Colombie-Britannique est Jackson Wijaya, dont le père Teguh Ganda Wijaya a dirigé l’indonésienne Asia Pulp and Paper, une papetière mise en cause pour des déforestations massives.
En plus de PFR au montant de 2,7 milliards $ US, Papier Excellence avait acquis Domtar en 2021 pour 3 milliards $ US.
PFR compte pour 2000 emplois directs au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
D’un côté, le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), Benoit Charette, a voulu se faire rassurant jeudi matin, lors de sa visite dans la région, face à la transaction qui a été conclue la semaine dernière.
La législation en environnement est parmi les plus encadrées au Québec si on regarde les autres États, donc la loi va s'appliquer, peu importe le détenteur. Peu importe le propriétaire d'une industrie, il est tenu de respecter la réglementation et la législation québécoise. Et ça, c'est un très bon pare-feu. On a une loi qui est efficace, la Loi sur la qualité de l'environnement, donc elle va s'appliquer pleinement, peu importe qui est propriétaire, a-t-il indiqué.
Chez Unifor, le directeur québécois Daniel Cloutier se dit inquiet que les instances décisionnelles de PFR se retrouvent loin du pays et que les droits d’un important territoire de coupe au Québec se retrouvent entre les mains d’un propriétaire indonésien.
C'est que comme travailleuse, travailleur de Résolu, le siège social et la prise de décision vont être ailleurs qu’au Canada. Il y a des besoins d'investissement dans des usines. Ils ne sont pas réputés pour la meilleure gestion de la forêt, ne sont pas réputés pour la meilleure gestion des enjeux de santé sécurité et là, c'est un producteur étranger qui va avoir la mainmise sur une grande partie de la forêt. On sait par exemple qu’en Chine, il y a une grosse demande pour la pâte kraft. Est-ce qu’ils vont provoquer de l'exportation vers les marchés asiatiques?, s’est-il demandé.