Oui, la vendeuse anglaise de chez Eaton existe encore
TVA Nouvelles
(Une réplique à Robert Libman)
Dans un texte récent paru en ces pages, M. Libman affirme que la perception des francophones à l’endroit des anglophones n’est qu’un stéréotype déconnecté de la réalité ; les anglophones québécois maîtriseraient notre langue et seraient respectueux et même fiers du fait français au Québec.
Sur QUB Radio, il fait référence à la « vendeuse anglaise de chez Eaton », véritable archétype, et affirme qu’elle n’existe plus. De toute évidence, lui et moi évoluons dans des Québec forts différents. Voici le mien.
Je suis professeur à l’Université McGill depuis près de 20 ans. McGill est une université anglophone. Point. Mais si M. Libman a raison, le français y serait aussi bien présent. Or, dans mon programme, on compte à peine plus d’une demi-douzaine de professeurs. Le groupe est petit, mais déjà on y trouve deux professeurs, dont un habitant le Québec depuis plus de 20 ans, qui sont strictement incapables de parler français.
Dans mon département, on compte près de 35 professeurs. Entre la moitié et les deux tiers sont incapables de parler français. Des récipiendaires du prestigieux titre James McGill dans ma faculté, aucun, sauf peut-être un, ne parle français. Au cours des 20 dernières années, j’ai vu passer une douzaine de directeurs du programme, du département et doyen de ma faculté. Environ trois sur quatre étaient incapables de parler français. Dix ans après que l’Assemblée nationale a instauré la Journée nationale des Patriotes, à McGill, on faisait encore et toujours référence au Victoria Day.
Dans mon programme, lorsque fut le temps d’inviter des candidatures pour un prix étudiant de l’ordre des conseillers d’orientation, des collègues se sont opposés au fait qu’une certaine maîtrise de la langue française soit requise pour être éligible au prix et devenir membre de l’ordre.
Un collègue a par ailleurs écrit à l’ordre pour leur dire que cette exigence quant à la langue était discriminatoire envers les anglophones et allophones. Dans ce même programme, on a tenté de mettre en place un système d’admission qui aurait notamment pénalisé les Québécois francophones.
On sait que, dans nos écoles, les enseignants sont habitués à faire du neuf avec du vieux. Certains courent même les brocantes pour acheter à leurs frais meubles et objets destinés à leur classe. Depuis quelques mois cependant, le gouvernement de la CAQ fait lui aussi du neuf avec du vieux en annonçant comme des nouveautés des éléments qui existent déjà.
L’hélicoptère dans lequel sont montés les trois évadés d’Orsainville a fort probablement été démantelé et enterré à Sainte-Béatrix, dans Lanaudière, et risque ainsi de ne jamais être retrouvé, estime l’enquêteur à la retraite Pierre Samson, qui a procédé à l’arrestation de ces fugitifs, il y a 10 ans.