Les survivants de thérapies de conversion veulent de l’aide
TVA Nouvelles
La criminalisation des thérapies de conversion contre l'homosexualité au Canada représente une première victoire pour des survivants, mais plusieurs plaident pour que les victimes qui voudront dénoncer les sévices vécus soient adéquatement appuyées.
«Je trouve ça vraiment merveilleux qu’on ait pu mettre une loi là-dessus à cause des dommages que ça peut causer», souligne Emanuel Drutu.
L’homme de 30 ans a accueilli avec soulagement l’adoption récente à Ottawa du projet de loi interdisant les thérapies de conversion. Le résident de Hawkesbury a subi entre 2011 et 2016 toutes sortes de pressions pour contrer son attirance envers les hommes.
Dans diverses institutions religieuses, il s’est entretenu avec des psychologues, vécu des séances d’exorcisme et rencontré des hommes homosexuels qui se sont accouplés à des femmes dans le but l’ultime but de le convertir.
Aussi, le Centre Chrétien Viens et Vois de Hawkesbury, où il était impliqué, lui aurait retiré des responsabilités qu’on lui avait accordées, en plus de le décourager de se masturber et de consommer de la pornographie.
«Je voulais juste être en paix avec moi. Je ne savais pas que j’avais le droit d’aimer les deux sexes. Je ne savais pas que j’étais libre de le faire. Pour moi, c’était interdit, c’était une violation de la nature.»
Encore à ce jour, Emanuel Drutu, qui a fait des tentatives de suicide, souffre de ces expériences. «J’ai quand même des moments de faiblesse, où je suis en choc, reconnaît-il. J’ai eu de la dépression sévère et de l’anxiété.»