
Les directions embêtées par les profs à temps partiel
TVA Nouvelles
Même si plusieurs centres de services scolaires ont serré la vis, plus d’un enseignant sur quatre travaille à temps partiel dans certains coins du Québec. Un véritable «casse-tête» pour les directions d’école, qui anticipent une accélération de cette tendance.
Les profs sont encore nombreux à réduire leur tâche de travail à leurs frais. Il n’est pas rare de voir un enseignant choisir d’être moins payé pour ne travailler que quatre jours sur cinq.
Dans certains centres de services scolaires, comme celui de la Beauce-Etchemin, 26% des professeurs optent pour un horaire allégé, dont 37% des enseignants du primaire. Au Centre de services scolaire des Découvreurs, à Québec, 204 des 886 profs réguliers bénéficient d’un congé sans traitement à temps partiel. Pendant ce temps, plusieurs directions refusent une grande partie des demandes de temps partiel en raison de la pénurie de main-d’œuvre.
«On comprend que les gens ont besoin de travailler à 60, 70, 80%, c’est plus facile pour eux. La conciliation [famille-travail], on n'est pas contre ça, mais il faut savoir qu’il y a l’autre côté de la médaille, [...] il faut penser aussi à tout le casse-tête que ça demande pour organiser une tâche qui est viable pour ceux qui vont [combler les journées manquantes]», soutient le président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement, Nicolas Prévost.
La stabilité est importante pour les enfants. Avoir plus d’un professeur peut avoir des effets néfastes sur les plus jeunes, selon lui.
Souvent, les enseignants travaillant quatre jours par semaine délesteront de leur horaire les cours de sciences et d’ECR, qui seront alors donnés par d’autres. «Mais parfois, on a aussi des enseignants qui délaissent français, mathématiques, donc même pour l’élève, à la limite, ça peut avoir un impact effectivement sur sa réussite», insiste-t-il.
La tâche des enseignants s’est alourdie et complexifiée ces dernières années, convient Nicolas Prévost. Il est convaincu toutefois que la nouvelle génération de profs attache plus d’importance à la qualité de vie. «Ce sont des choix qu’ils font, de dire "Moi je n’ai pas besoin de travailler à temps plein, je vais me satisfaire de ça".»
Comment renverser cette tendance et inciter les enseignants à choisir le temps plein? Le directeur d’école n’a pas de solution magique. Il évoque toutefois l’idée de primes incitatives, un peu comme celles qui sont offertes actuellement aux infirmières qui acceptent de travailler à temps plein.
