Le salaire obscène du grand patron de la Caisse de dépôt
TVA Nouvelles
Un article paru dans les médias la semaine dernière nous apprenait que la rémunération du grand patron de la Caisse de dépôt et placement avait été augmentée de 30,5%, ce qui fait en sorte que le salaire de Charles Émond atteint maintenant la somme de 4,5 millions par année, sans oublier le montant compensatoire de 1,8 million – des grenailles – qui s’est ajouté à son salaire déjà mirobolant.
Une question toute naïve m’est alors venue à l’esprit: cette augmentation de salaire qui frise l’obscénité, permettra-t-elle à la personne concernée d’être plus heureuse? L’argent ne fait pas le bonheur, dit le dicton. Beaucoup plus d’argent le fait-il encore moins?
Mais soyons plus terre à terre et tentons de deviner ce que ces millions de dollars supplémentaires pourraient permettre au patron de la Caisse de dépôt de faire de plus dans sa vie de tous les jours: s’acheter une deuxième ou une troisième maison? Manger quatre ou cinq repas par jour au lieu de trois? S’offrir plusieurs automobiles luxueuses ou des œuvres d’art pour décorer les trop nombreux murs dénudés de ses nouvelles demeures? Car on le sait bien, l’argent peut tout acheter, même ce qui est totalement inutile.
Si je questionnais le responsable des communications de la Caisse de dépôt, je sais bien ce qu’il me dirait: le salaire du président suit les tendances du marché; si l’on veut attirer et garder les meilleurs gestionnaires de fonds, nous devons les rémunérer en conséquence; grâce à lui, la Caisse de dépôt a très bien performé au cours de la dernière année – en somme, le baratin habituel!
Mais en pleine crise sanitaire, alors que l’inflation galopante frappe de plein fouet les plus démunis et la classe moyenne dans leur pouvoir d’achat, pourquoi une pareille augmentation de salaire de 30,5% au plus haut dirigeant de la Caisse de dépôt qui, il ne faut pas l’oublier, est une institution publique?
Écoutez l'entrevue de Richard Martineau avec Réjean Bergeron, Philosophe, essayiste et auteur du récent livre Homère, la vie et rien d’autre! sur QUB radio :
Que des joueurs de hockey gagnent des millions m’importe moins, car les équipes de hockey sont des entreprises privées. Libre aux citoyens d’acheter des billets à gros prix pour voir leurs Glorieux terminer la saison au dernier rang de la LNH. Mais que le gestionnaire du bas de laine des Québécois gagne plusieurs fois le salaire du premier ministre du Québec et reçoive en plus une augmentation de salaire déconnectée de la réalité me met extrêmement mal à l’aise.
Si vous ouvrez l’onglet Environnement sur le site web de la Caisse de dépôt, vous pourrez constater que l’organisme semble préoccupé par les effets des changements climatiques, qu’il a à cœur de décarboniser l’économie et d’agir en faveur d’une transition verte. Toutefois, je constate qu’il manque une corde à ce qui se présente ici comme un arc-en-ciel de vertus. Je fais référence à la simplicité volontaire qui consiste à apprendre à vivre en consommant moins afin de réduire notre empreinte environnementale.