Le poids lourd des médias sociaux sur les jeunes
TVA Nouvelles
À 11 ans, j’ai créé ma première page personnelle. À l’époque, le phénomène des réseaux sociaux était encore à ses débuts, mais tous devinaient déjà qu’ils appartenaient à l’avenir.
Au début du secondaire, la première chose que je faisais en arrivant à la maison, c’était d’être collée à l’écran de l’ordinateur familial jusqu’à ce qu’on m’en enlève. Cela pouvait durer des heures.
Un vide dans le cœur, j’enquêtais incessamment sur les filles populaires des écoles environnantes, m’en voulant de ne pas avoir leurs attributs. Je me souviens de concours virtuels de beauté, où, à mes yeux naïfs, le nombre de commentaires semblait déterminer notre valeur. Il m’arrivait de songer à des chirurgies plastiques.
Quelle pensée problématique.
À l’insu de ma famille et de moi-même, j’avais développé cette pulsion qui me créait de nouveaux complexes quotidiennement. L’influence n’avait jamais de fin, et avec les cellulaires, maintenant le regard d’autrui me suivait partout.
Comme bon nombre d’adolescentes, j’ai haï mon corps. Pendant que j’essayais vainement de déjouer la puberté pour atteindre des standards de beauté qu’on m’a enfoncés dans la gorge à coup de publicités hypersexualisantes, je ne pensais pas aux passions que j’avais mises de côté, à l’adulte que je serais fière de devenir.
Je rêvais d’un thigh gap. Avant, je rêvais d’être écrivaine.
Tant de temps investi futilement dans une chose intangible et qui peut pourtant détruire une vie bien plus rapidement que la cigarette. Une photographie, une vidéo suffit.
Selon le dernier rapport de l’Office québécois de la langue française, l’utilisation du français au travail a connu une croissance entre 1971 et 1989 au Québec. Cependant, «[après] 1989, cette tendance s’est inversée puisque cette proportion a baissé de 7 points de pourcentage, s’établissant à 66% en 2023. Ce niveau se rapproche de celui de 1971» (p. 77).