
La muse de Dior
Le Journal de Montréal
Très peu connue du grand public, Catherine Dior, la sœur du célèbre couturier Christian Dior, a un passé hors du commun. Après avoir rallié les rangs de la Résistance en France au péril de sa vie, cette dame courageuse a été emprisonnée et sauvagement torturée par la Gestapo lors de la Seconde Guerre mondiale. C’est son frère Christian qui a remué ciel et terre pour la retrouver. Symbole de liberté, Catherine a été la muse du créateur et parfumier qu’il surnommait Miss Dior.
« Je voulais écrire la biographie de Christian Dior », confie d’emblée l’auteure et biographe britannique Justine Picardie qui a remporté un important succès en écrivant la biographie de Coco Chanel. Mais c’est en effectuant ses recherches sur le célèbre couturier qu’elle a découvert le destin héroïque de sa sœur adorée, Catherine Dior, si bien qu’elle a voulu consacrer son ouvrage sur l’histoire de cette grande dame au parcours incroyable.
En lisant sa biographie, campée dans un contexte historique, on réalise rapidement qu’il s’agissait d’une femme forte, courageuse et prête à tout pour la liberté.
L’auteure, Justine Picardie, a mis plus de dix ans à approfondir ses recherches sur Catherine Dior pour arriver à pouvoir écrire sa biographie en s’appuyant notamment sur les propos d’historiens.
« On savait très peu de chose sur Catherine Dior, outre le fait qu’elle avait été l’inspiration du célèbre parfum Miss Dior », souligne l’auteure qui a d’abord fait des recherches aux archives du musée Christian Dior à Granville, la maison de la famille Dior sur la côte normande. C’est l’un des archivistes de la maison Dior qui lui a parlé de Catherine.
« C’est là que j’ai découvert qu’elle avait fait partie des rangs de la Résistance française et qu’elle avait été déportée au camp de concentration de Ravensbrück pendant la Seconde Guerre mondiale. »
Pour parfaire ses recherches, Mme Picardie s’est rendue en Allemagne pour en apprendre davantage sur l’emprisonnement de Catherine Dior à Ravensbrück, un camp nazi réservé aux femmes, où elle a été forcée de travailler en tant qu’esclave de guerre.
Amour et amitié
La relation entre Christian et sa sœur Catherine est davantage une relation d’amour et d’amitié, que celle entre un frère et la sœur cadette d’une famille de cinq enfants. Comme il était de 12 ans son aîné, il était très protecteur envers elle. Lorsque leur mère est décédée, Catherine n’avait que 13 ans. À partir de là, ils ont développé une grande amitié composée d’un grand respect mutuel et d’une loyauté inébranlable.
