
La «culture à Ottawa» empêche le succès des programmes gouvernementaux, selon Ben Mulroney
Le Journal de Montréal
La faillite du programme de visas destiné à attirer des entrepreneurs étrangers au Canada s’expliquerait par une «culture» administrative propre aux gouvernements libéraux à Ottawa axée sur les grandes annonces sans véritable suivi, selon le collaborateur à QUB Ben Mulroney.
«À tous les jours, on a une histoire de quelque chose qui ne fonctionne pas à Ottawa. Mais quand ça débute, ça débute avec une grande annonce», affirme M. Mulroney en entrevue mardi au micro de Benoît Dutrizac, à QUB radio et télé, diffusée simultanément au 99,5 FM Montréal.
Lancé en 2013 sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper, le programme a véritablement pris son essor en 2015, sous Justin Trudeau, explique-t-il. L’objectif était clair: attirer de jeunes entrepreneurs afin de créer des emplois pour les Canadiens.
Or, les résultats ont été décevants. Ce sont plutôt des entrepreneurs «plus vieux» qui se sont installés au pays, principalement pour profiter de la proximité avec les États-Unis.
«[À Ottawa], ils sont très bons pour faire de grandes annonces. Ils aiment parler de ce qu’on va obtenir à la fin de ce programme, mais ils ne mettent pas les investissements dans le programme pour s’assurer qu’ils vont obtenir les résultats qu’ils veulent», critique Ben Mulroney.
Les délais d’attente pour l’obtention d’un visa se sont par ailleurs allongés de façon démesurée, décourageant de nombreux candidats.
«Le programme était tellement mal rendu qu’il y avait une liste d’attente de 58 mois pour obtenir ce visa. 58 mois, c’est plus long que l’attente pour l’asile au Canada», souligne-t-il.
Écoutez l’entrevue complète de Ben Mulroney dans l’extrait sonore ci-dessus.
