Immobilier : des acheteurs craignent d’avoir payé trop cher
Radio-Canada
Des acheteurs à Toronto cherchent à voir s'ils peuvent annuler leur contrat d'achat, raconte un avocat, plutôt que de prendre possession d'une maison dont le prix a dégringolé. Le marché à Vancouver suscite aussi des inquiétudes, selon un agent immobilier.
Me Mark Morris, avocat en immobilier dans la Ville Reine, dit avoir vu neuf cas d'acheteurs cherchant à annuler leur offre au cours des dernières semaines, en plus d'avoir été contacté lundi par trois vendeurs qui craignaient que leur acheteur leur fasse faux bond.
L'avocat ne sait pas pour l'instant s'il s'agit d'une tendance, mais il dit qu'il n'a jamais eu autant de questions sur le sujet.
« Les acheteurs voient la crise actuelle et réalisent qu'ils ont trop payé. Ils en ont la preuve sous les yeux, parce que le marché a commencé à chuter et ne semble pas vouloir cesser de dégringoler. »
Les ventes de propriétés ont chuté de plus de 41 % en avril dans le Grand Toronto comparativement à la même période l'an dernier et les prix ont diminué pour le deuxième mois consécutif, selon la chambre immobilière Toronto Regional Real Estate Board (TRREB).
À l'échelle canadienne, le nombre de propriétés vendues a diminué de 25,7 % au cours de la dernière année, alors que le prix de vente moyen a baissé de 3,8 % de mars à avril, indiquait l'Association canadienne de l'immeuble lundi.
Me Morris note qu'il est très difficile, voire impossible, légalement, pour un acheteur de faire annuler un contrat d'achat. Toutefois, un vendeur qui se retrouve avec un acheteur refusant de payer la somme promise peut faire face à tout un casse-tête.
« Un vendeur est-il prêt à poursuivre un acheteur qui n'a pas d'actifs? Le vendeur va-t-il passer trois ans en cour pour obtenir un jugement qu'il ne peut pas faire appliquer? »
Dans ces cas, remarque-t-il, il peut être préférable pour le vendeur de trouver un autre acheteur.