Faute de foin pour les nourrir, un producteur met 45 vaches en vente Faute de foin pour les nourrir, un producteur met 45 vaches en vente
Radio-Canada
Rémi Morin, propriétaire de la ferme des Mariniers à Ste-Hélène-de-Mancebourg, se voit ainsi forcé de vendre 45 de ses bêtes, faute d’avoir assez de foin pour les nourrir.
Les causes sont le gel hivernal, plus la sécheresse. Aujourd’hui, j’ai 80 % de pertes dans mes champs, soit 80 % moins de foin. On peut garder du foin un an, parfois deux quand il est bien conservé, mais même avec mes réserves, je n’ai pas assez de foin pour hiverner. Par exemple, il me faut 4500 balles de foin pour hiverner mon troupeau. Et cette année, avec la réserve, j’ai 1500 balles, précise M. Morin.
En Abitibi-Ouest, il y a habituellement deux récoltes de foin par année, parfois trois de temps en temps pour ceux qui sont très chanceux. Mais cette année, il n’y a rien dans mes champs pour faire une deuxième coupe. D’habitude, la deuxième coupe comble de 30 à 40 % du rendement, mais cette année, il n’y en aura pas, de deuxième coupe, souligne Rémi Morin.
L’agriculteur a donc publié une annonce sur Marketplace afin de mettre en vente 45 de ses vaches.
L’impact sera un revenu de moins l’année prochaine, car nous, on vend des veaux. Ce sont d’autres producteurs agricoles, de l’extérieur de la région, qui ont des surplus de foin, qui achètent (les bêtes à vendre). Je sais que je ne vendrai pas une vache dans la région, parce que tout le monde est pris comme moi, mentionne M. Morin.
Rémi Morin indique qu’il est normalement possible d’acheter du foin de ceux qui ont des surplus, mais que le manque de moyens va l’empêcher de le faire pour tout son troupeau cette année.
Veut, veut pas, j’en achète, parce que je ne peux pas vendre tout mon troupeau. J’ai 260 vaches et j’ai du foin pour 100 vaches. C’est une décision d’entreprise de baisser le troupeau un peu, pour un an ou deux, et après, on le remontera. On a une assurance récolte qui couvre 85 % des pertes. On aimerait avoir un versement en août afin d’être capable d’acheter le foin pour passer l’hiver, raconte-t-il.
M. Morin dit n’avoir jamais rien vu de tel en 26 ans de carrière comme producteur agricole. C’est l’une des pires années de ma vie!, lance-t-il. Je soignais les animaux dès juillet, alors que ça va à l’automne en temps normal, parce qu’il n’y a plus de pâturage. Les vaches passent une fois et c’est fini, il n’y a plus rien, ça ne repousse pas.