
Enfant intubé à l’Hôpital Sainte-Justine : les parents déboutés
Radio-Canada
La Cour d'appel du Québec a rejeté mardi la requête de parents d'un enfant de cinq ans, dans le coma depuis juin, qui s'opposent à son extubation telle que proposée par les médecins de l'Hôpital Sainte-Justine de Montréal où il est soigné.
Dans son jugement de 16 pages, la Cour d'appel confirme ainsi une décision de la Cour supérieure du Québec qui avait statué début novembre que l'Hôpital Sainte-Justine pouvait retirer définitivement un tube respiratoire de l'enfant, car elle estimait que les risques associés à l'intubation étaient supérieurs aux bénéfices escomptés.
Le garçon est dans le coma depuis le 12 juin après avoir été retrouvé au fond de la piscine familiale où il a fait un arrêt cardiovasculaire prolongé. Les médecins pensent que l'enfant peut respirer par lui-même, mais il est aux prises avec de nombreux problèmes, notamment un syndrome de détresse respiratoire aiguë, de la dysfonction cardiaque et des épisodes de convulsions.
L'Hôpital Sainte-Justine s'est tourné vers les tribunaux parce que les parents de l'enfant refusent de consentir à l'intervention à moins que les médecins n'envisagent de réintuber l'enfant si les choses tournent mal.
Après avoir entendu les avis de plusieurs médecins, ainsi que celui des parents, la Cour d'appel conclut qu'il y a unanimité chez les experts entendus : le plan de traitement proposé est dans l'intérêt de l'enfant […] et correspond aux bonnes pratiques médicales, et ce, même s'il risque de mener indirectement au décès de l'enfant.
« Bien que ce constat puisse évidemment être difficile à accepter sur le plan humain pour les parents, il est néanmoins conforme au droit puisqu'il est avant tout, selon la preuve médicale soumise, dans l'intérêt de l'enfant. »
Les professionnels de la santé ont fait valoir à plusieurs reprises que cette ventilation mécanique est contre-indiquée pour son état. Cela pourrait causer des dommages sérieux, voire le décès de l'enfant.
Cependant, les médecins disent que l'enfant devrait recevoir des soins de fin de vie au cas où il cesserait de pouvoir respirer sans aide, soutient l'hôpital.
Dans son témoignage auprès de la Cour d'appel, le Dr Baruch Toledano, médecin pédiatrique qui fait partie d'un groupe de 14 intensivistes qui se relaient au chevet de l'enfant depuis son arrivée aux soins intensifs, affirme que l'enfant peut respirer seul et que la présence du tube le met non seulement à risque de complications importantes comme le déconditionnement musculaire, les plaies de pressions, l'inflammation des cordes vocales, le développement de pneumonies et trachéites, mais lui cause aussi de l'inconfort et de la douleur.
