Alcool au volant: que nous manque-t-il pour comprendre?
TVA Nouvelles
Décembre est l’occasion de rappeler qu’alcool et conduite ne font pas bon ménage. C’est généralement une période où on augmente les déplacements, où il y a plusieurs fêtes avec consommation d’alcool et où il se produit, conséquemment, davantage d’histoires malheureuses et tragiques.
Pourtant, on le sait que c’est une mauvaise idée de conduire en état d’ivresse et que c’est même criminel à partir d’un taux d’alcool de 0,08. Alors pourquoi n’arrive-t-on pas à régler ce problème de société ? Une réflexion en profondeur s’impose.
Malgré les campagnes de sensibilisation et les opérations policières, des milliers de Québécois sont interceptés tout au long de l’année. Pour 2021, il a été rapporté que déjà plus de 4500 personnes ont été arrêtées pour ce motif. À cela, il faut ajouter les gens qui, dans la même situation, ne se font pas prendre... S’il y a, dans ce lot, des personnes en situation de dépendance et des récidivistes, il y a beaucoup de gens « ordinaires ».
Or, l’alcool au volant cause des centaines de blessés graves et de décès chaque année. Cela est sans compter les dommages matériels, les coûts de justice, les personnes en deuil et même l’animal de compagnie du petit voisin qui a terminé sous des roues. Toutes ces conséquences sont évitables.
L’alcool nuit à la conduite de plusieurs manières, dont l’allongement du temps de réaction, la réduction de la capacité d’attention et l’augmentation de la témérité. Même si on pense qu’on est « ben correct pour conduire » à 0,08, la science a montré le contraire. Les personnes dont l’alcoolémie se situe entre 0,05 et 0,08 ont quatre à six fois plus de risques de causer un accident mortel que celles qui ont moins de 5 g d’alcool par 100 ml de sang. Ce n’est pas banal ! Conduire avec une alcoolémie entre 0,05 et 0,08 n’est ni aussi modéré ni aussi responsable qu’on le pensait. Par prudence pour la vie, il faut évoluer et abaisser la limite permise, comme l’ont déjà fait toutes les autres provinces. Vous avez bien lu, toutes les autres !
N’oublions pas qu’on évalue souvent mal notre taux d’alcool... surtout si l’on a pris un verre ! Un sondage a révélé que c’est la moitié des gens qui sous-estiment leur alcoolémie. En visant un taux plus bas, on diminue nos risques individuels et collectifs.
Écoutez l'entrevue de Richard Martineau avec Me Marianne Dessureault sur QUB radio:
Nul besoin d’attendre un changement de loi pour faire le choix personnel et intelligent d’éviter de conduire à partir de 0,05. La vie d’une personne qui en blesse ou en tue une autre est aussi une vie gâchée par une incurable culpabilité.
En plus des « trappes à tickets » et des zones scolaires, les policiers et les agents de la Ville de Québec remettent des contraventions aux piétons, aux cyclistes et aux automobilistes ailleurs en ville. Voici quelques données marquantes concernant les infractions qui ont été commises sur le territoire de Québec entre 2021 et 2023