30 initiatives pour recruter les infirmières à l’étranger, mais aucune n’exige le français
Radio-Canada
Depuis plusieurs mois, le Manitoba investit des millions de dollars pour recruter, former et retenir les infirmières. Or, aucune des initiatives financées n'exige la maîtrise du français par les professionnels recherchés.
Le gouvernement progressiste-conservateur a annoncé en novembre dernier vouloir recruter 2000 professionnels de la santé grâce à un investissement de 200 millions de dollars.
À cela s’est ajouté un investissement de 123 millions $ en février, toujours dans le même objectif de recruter, former et retenir les infirmières.
Cumulées, ce sont près de 40 mesures qui ont été annoncées ces derniers mois pour améliorer le système de soins. Une dizaine visent le recrutement de nouveaux personnels de santé.
Mais aucune ne vise explicitement le recrutement de personnel bilingue ou francophone ni même n’inclut d’exigence linguistique en français.
Nous continuerons à travailler pour nous assurer que nous disposons du personnel nécessaire pour fournir des soins dans la langue officielle choisie par les patients, assure un porte-parole de la province contacté par Radio-Canada. Il n’a cependant pas précisé si des initiatives allaient être mises en place pour recruter du personnel bilingue à l’avenir.
Nicole Molin est enseignante à Winnipeg. Elle entend encore les cris de détresse de son amie France-Marie Sévigny, décédée à 64 ans d’une pneumonie non détectée, alors qu’elle était entrée à l’Hôpital général Victoria, à Winnipeg, pour un problème d’arthrite il y a cinq ans.
Son amie originaire du Québec ne parlait pas anglais et n’a été accompagnée d’aucune infirmière francophone.
L’infirmière m’a appelée. En arrière, j’entendais France-Marie crier. Ils ont décidé de la mettre sur son dos. Mais France m’avait toujours dit : "S’il me force à me mettre sur le dos, je vais mourir parce que j’ai de la difficulté à respirer", raconte-t-elle la voix tremblante.