
«Une seule santé»: dans la prévention et la préparation aux pandémies
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Ce n’est pas la première fois que l’on parle d’échanges d’agents infectieux entre humains et animaux. L’origine de la pandémie de COVID-19, sur le marché aux fruits de mer de Huanan, situé à Wuhan en Chine, est un exemple parmi d’autres illustrant la possibilité de transmission de maladies entre l’homme et l’animal. Il s’agit de la conséquence de l’approche « Une seule santé », reposant sur l’idée que la santé humaine et la santé animale sont interdépendantes et liées à la santé des écosystèmes, dans lesquels elles coexistent. Qu’elle est l’importance de l’approche «Une seule santé» dans la prévention et la préparation aux pandémies?
Nous savons depuis longtemps que les animaux et les humains cohabitent dans des environnements communs qui influencent leur santé mutuelle. Ce concept, baptisé «Une seule santé» au début des années 2000, met en lumière l’interconnexion et l’interdépendance des animaux, des humains et des écosystèmes.
Dans certains cas, ces environnements communs sont l’occasion d’échanges d’agents infectieux entre espèces. Les zoonoses sont des maladies qui se transmettent de l’animal à l’humain ou vice-versa ; de nombreux agents infectieux ont en effet la capacité de s’adapter à un nouvel hôte.
D’importants changements dans notre écosystème planétaire (urbanisation, croissance démographique, intensification de l’agriculture, etc.) modifient les interactions entre animaux, humains et environnement, ce qui favorise l’émergence de nouvelles zoonoses. Ainsi, environ les trois quarts des maladies infectieuses émergentes des humains sont d’origine animale.
L’origine animale de la pandémie de Covid-19 n’est pas une certitude, mais sa nature zoonotique est bien connue. Elle nous a forcés à prendre collectivement conscience que la santé humaine n’est pas indépendante de la santé des animaux (domestiques et de la faune) et de notre environnement partagé. Il n’y a qu’une seule santé, celle de tous les organismes vivants faisant partie d’un écosystème planétaire, qui, lorsque modifié, nous met tous à risque de futures pandémies.
Je suis la coauteure séniore d’une note d’orientation soumise avec la proposition du Traité des pandémies et qui explique le rôle central qu’une approche «Une seule santé» – ou «One Health» (OH) – orientée vers l’équité pourrait jouer dans la prévention et la préparation aux pandémies.
On reconnaît de plus en plus que certaines lacunes, comme un manque d’échanges d’information entre secteurs, dans les gouvernances locales, nationales et mondiale contribuent à l’émergence et la réémergence des maladies d’origine animale. Une vaste collaboration est en marche pour y remédier depuis déjà quelques années.
