« Pas mon roi » : le passage de Charles III divise en Irlande du Nord
Radio-Canada
Sur Shankhill Road, les bouquets se sont accumulés devant la grande murale peinte en l’honneur de la reine Élisabeth II, pour son jubilé de juin.
Cela fait plusieurs fois que je viens, admet Brenda, une résidente du quartier, qui évoque l’importance de rendre hommage à la souveraine, qui a régné 70 ans sur le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. Selon elle, la reine a contribué à la paix sur le territoire, en parlant à la fois avec loyalistes et républicains.
Cette affection n’est pas étonnante dans ce quartier historiquement protestant et loyaliste où de nombreux Union Jack, le drapeau britannique, flottent fièrement au-dessus de la chaussée.
Nous sommes des sujets britanniques, dit simplement Lisa pour expliquer son attachement à la couronne britannique. Pour cette loyaliste, assister à l’arrivée du nouveau roi, Charles III, dans sa ville, était incontournable.
« Le Royaume-Uni, le gouvernement britannique, la monarchie. J’en fais partie et suis fière d’en faire partie. »
L’ambiance est toute autre à quelques centaines de mètres à peine.
Une fois traversés les murs de la paix, cette immense structure qui sépare des quartiers de la ville, on pourrait presque oublier qu’il y a eu changement à la tête de la monarchie britannique.
En arrivant sur Falls Road, l'Union Jack disparaît. Dans ce quartier historiquement catholique et républicain, c’est plutôt le drapeau de la République d’Irlande qui flotte.
Ce n’est pas notre roi, lance sans hésiter un commerçant, en pleine discussion avec un autre résident du quartier. Nous voulons simplement avoir notre pays, dit-il à propos de sa volonté que l’Irlande du Nord se réunisse avec la République d’Irlande, qui occupe le sud de l’île.