Yvon Pedneault: un grand nous quitte et je vais m’ennuyer
Le Journal de Montréal
On vient d’en perdre un grand.
Si la nouvelle de la mort d’Yvon Pedneault a touché tant de gens, c’est que ce journaliste avait ce flair hors du commun pour leur parler. Ça se faisait tout naturellement.
Comme si on jasait avec notre voisin ou notre père. Sans même l’avoir vu en personne, les amateurs de sport avaient l’impression de le connaître depuis toujours. Il faisait partie des meubles.
Aspect décontracté. Éclats de rire légendaires. Mais surtout, surtout, du travail, de la recherche, une réflexion constante et une curiosité le poussant à multiplier les appels pour chercher à démêler la rumeur du vrai et bien informer ses lecteurs et ses auditeurs.
Impressionnant
«Comment va notre journal, le grand?», me demandait-il souvent, essayant de connaître les derniers potins de bureau. «Et TON club, disait-il constamment en parlant du Canadien, qu’est-ce qui arrive avec TON club».
«Yvon, c’est pas la première fois que je te le dis, c’est bien plus le tien que le mien ce club-là». Et il s’esclaffait, toujours.
Ces conversations sur le hockey et le métier ont mené à plusieurs idées de reportages. Ça se faisait tout naturellement.
Il m’avait suggéré l’embauche de Scotty Bowman comme chroniqueur. Une bonne idée et c’est d’ailleurs Yvon qui l’écrivait. Après leurs discussions hebdomadaires, il ne cessait de vanter l’incroyable mémoire du légendaire entraîneur.