Violence et itinérance dans le Village : « On touche le fond du baril »
Radio-Canada
Des restaurateurs du Village, à Montréal, envisagent sérieusement la possibilité de fermer leurs terrasses, désertées par les clients en raison de la montée de la violence dans le secteur. Ils pressent les autorités municipales d’agir rapidement pour ramener un certain sentiment de sécurité sur cette artère dévisagée par l’itinérance, la délinquance et la toxicomanie.
Le Cocktail est un des nombreux bars de la rue Sainte-Catherine Est, au cœur du Village. Depuis une dizaine d'années, sa terrasse est très fréquentée pour les 5 à 7, avant les spectacles de drag queens ou les soirées karaoké. Mais pas cette année.
Même s’il y a toujours eu de l’itinérance et de la toxicomanie dans ce quartier, le phénomène semble s’aggraver et a des conséquences importantes pour les commerçants.
Cette année, il y a quelque chose qui se passe. C’est pire que jamais, lance Luc Généreux, copropriétaire du bar Le Cocktail. Il remarque que les incidents autour de son commerce sont plus nombreux et plus violents.
« Les gens [dans la rue] sont agressifs avec nos clients, avec notre personnel. Ça rend la situation difficile au point où les gens ne veulent plus venir sur la terrasse. »
Ils vont quêter avec une certaine insistance, ça peut être violent. Il y a aussi des bagarres entre ces gens-là. Ça n'offre pas un bon spectacle et ça n'a rien de rassurant, poursuit-il.
Au Bar Rocky, la situation devient également de plus en plus difficile à gérer. Là aussi, l’avenir de la terrasse semble incertain.
La mienne, je l’ai montée ce matin, explique le serveur Serge McMahon. Mon boss m’a appelé et m’a dit : "Serge, rempile ça." Les gens ne viennent plus à cause de la violence dans la rue. Et il y a aussi beaucoup de drogue.
Parce qu’elles attirent moins de clients, les coûts d’exploitation des terrasses semblent soudainement trop élevés par rapport aux bénéfices réalisés.