Une médaille en alimentation vaut-elle son pesant d’or?
Radio-Canada
Il n’y a pas que le monde du sport qui récompense les gagnants avec des médailles. Le monde alimentaire le fait aussi par l'intermédiaire de nombreux concours. Le vin est sans doute l’un des produits les plus primés. En magasin, les nombreuses bouteilles arborant un sceau d’excellence d’or ou d’argent peuvent parfois orienter la décision du consommateur. La prudence est de mise, car ce ne sont pas nécessairement de bons indicateurs pour aider à faire des choix éclairés.
Malheureusement pour les consommateurs, il n'y a pas de guide sur les tablettes à côté des bouteilles pour dire quel concours a vraiment une valeur. Si l’on ne connaît pas la valeur des concours, les médailles ont à peu près autant de valeur comme critère de sélection pour un consommateur que de se dire : "L'étiquette est jolie. Ça doit être bon", affirme Nadia Fournier, autrice du Guide du vin.
Les compétitions vinicoles nationales et internationales ne sont pas toutes fiables. Certaines s’apparentent à des entreprises de promotion alors que d’autres se déroulent en présence des producteurs, mais sans celle de spécialistes comme les sommeliers. Enfin, certains concours décernent presque autant de médailles qu’il y a de produits.
S’il n’existe aucune véritable norme pour régir les nombreux concours, Nadia Fournier précise que quelques critères permettent de jauger leur crédibilité : Tout dépend de la méthodologie, des juges qui sont invités et de la qualité de ceux-ci. Est-ce que le concours est sérieux? Est-ce que le concours reçoit 18 000 échantillons ou est-ce qu'il en reçoit 500?
L’autrice accorde tout de même sa confiance à quelques compétitions vinicoles telles que le Decanter World Wine Awards, les Vinalies internationales, le concours général agricole de Paris.
En somme, la transparence sur le déroulement du concours ainsi que la qualité de la méthodologie utilisée et des juges invités devraient être les fondements de tout bon concours.
Le monde fromager s’adonne aussi à la compétition par l’intermédiaire de nombreux concours, dont la crédibilité est moins remise en cause, selon Yannick Achim, fromager-marchand, qui a été juge dans plusieurs concours internationaux.
Je ne crois pas que des concours sont moins crédibles que d'autres. C'est sûr que leur fonctionnement est assez différent. On peut avoir des concours où on a beaucoup de jurés qui peuvent se parler durant l'évaluation, ce qui peut influencer certaines évaluations, précise M. Achim. Mais je pense que la sélection du jury est assez rigoureuse.
Aujourd’hui, le Québec possède une grande diversité fromagère, mais, il y a 30 ans, ce monde se faisait encore discret. Dans le but de faire connaître les nouveaux fromages et le savoir-faire des fromagers d’ici, on a d’abord créé un Salon des fromages fins, puis on a instauré, en 1999, le concours Sélection Caseus.