Une grève des professeurs paralyse l’Université de l’Î.-P.-É.
Radio-Canada
Les professeurs et bibliothécaires de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard ont déclenché une grève lundi matin.
Les négociations en vue de renouveler la convention collective ont commencé en avril 2022 et elles n’ont pas mené à un accord. Jusqu’à 83 % des syndiqués ont voté pour faire la grève.
Les deux parties ne se sont pas rencontrées en personne depuis le mois de février, selon Margot Rejskind, vice-présidente du syndicat.
On leur a demandé à répétition de venir nous parler. Ils ont refusé. Ils nous ont envoyé de petites propositions, rien de grand, par courriel. Ils nous ont dit qu’ils voulaient négocier par courrier électronique dorénavant. Ce n’est pas acceptable. Bien sûr, la Cour suprême a stipulé qu’un élément fondamental de l’obligation de négocier en bonne foi, c’est l'obligation de se rencontrer réellement, explique Margot Rejskind au cours d’une entrevue accordée lundi matin à l’émission Le réveil Île-du-Prince-Édouard, d’ICI Acadie.
Il est prévu que des piquets de grève soient en place de 8 h jusqu’à 16 h ou 17 h, indique Mme Rejskind. On va faire ça tant et autant que ça va prendre pour convaincre l’administration de l’Université que c’est le temps de venir à la table de négociation [pour] une vraie convention collective, dit-elle.
Les principales questions à régler, selon le syndicat, sont la charge de travail, les salaires, la santé et la sécurité au travail, l’ajout de postes à temps plein.
Les droits de scolarité et les investissements à l’Université ont augmenté ces dernières années, selon le syndicat. Ces ressources ne servent pas à améliorer la qualité de l’enseignement, déplore-t-il.
Les inscriptions ont augmenté de 30 % depuis dix ans, mais le nombre de professeurs est resté inchangé. On a des cours [prévus pour] l’automne prochain qui ont déjà des listes d’attente. Ce sont des cours obligatoires que nos étudiants auront du mal à intégrer. On a besoin de plus de professeurs, affirme Margot Rejskind en ajoutant que la direction refuse d’en discuter.
Quant au risque que la grève entraîne la perte d’un semestre pour les étudiants, Margot Rejskind dit que cela ne s’est encore jamais produit au Canada.