Une famille dénonce devoir se battre pour transférer un aîné à l’hôpital
Radio-Canada
Les résidences pour aînés sont encouragées à limiter au maximum les transferts de résidents atteints de la COVID-19 vers les hôpitaux. Lise Poulin l’a appris à ses dépens alors que son père a été transféré uniquement lorsqu’il a été retrouvé coincé dans son bain au milieu de la nuit.
L’incident s’est produit à la Seigneurie du Jasmin, une résidence pour personnes âgées de Saint-Georges. La dame raconte que son père, Fernand Poulin, était tombé à quatre reprises dans les jours précédents. La famille avait demandé qu’il soit transféré à l’hôpital, notamment parce qu’il était trop faible pour se déplacer ou s’alimenter correctement, mais la demande a été refusée.
Son état s'est dégradé au point qu'il est devenu dans une extrême faiblesse qui fait qu'il ne peut pas rester tout seul parce qu'il tombe, explique Lise Poulin. C'est ce qui est arrivé et un membre de la famille l'a retrouvé seul dans son bain, incapable de se relever après une chute.
Selon elle, son père n’avait pas mangé depuis un bon moment et, à son arrivé à l’hôpital, il était complètement déshydraté. Ils l’ont hydraté, d’une façon probablement intraveineuse, et il a pris un peu de mieux, de sorte qu’il est capable de se lever et capable de manger.
L’hôpital suggérait de renvoyer son père à la résidence moins de 24 h après son admission, mais il sera finalement hébergé chez un autre membre de la famille.Les consignes du centre je pense que c’est de pas trop envoyer les gens à l'urgence. […] OK, il y en a qui ne sont pas beaucoup malades, mais il faut quand même constater qu'il y en a qui le sont et il faut faire ce qu'il faut pour ces gens-là.
La directrice générale de la Seigneurie du Jasmin, Catherine Paré, admet que la résidence est débordée par la gestion de l’éclosion. Elle ne reproche toutefois pas à son personnel d’avoir tardé à transférer le résident à l’hôpital. Les employés ont suivi les consignes du CISSSCentre intégré de santé et de services sociaux et du ministère.
On s'est vraiment fait dire de ne pas transférer les gens qui sont [atteint de la] COVID. […] C'est très clair dans le protocole qu'il n'y a pas de transfert pour des chutes ou des choses comme ça, précise Catherine Paré.