Une étude révèle les bienfaits du Protocole de Montréal sur la glace dans l’Arctique
Radio-Canada
En plus de contribuer à la reconstitution graduelle de la couche d'ozone, le Protocole de Montréal a retardé de plusieurs années le premier été durant lequel l’Arctique sera privé de glace, révèle une récente étude.
En promulguant le Protocole de Montréal, nous sommes parvenus à retarder le moment où l’Arctique sera libre de glace pour une période allant de 7 à 15 ans, tout dépendant des hypothèses émises sur les autres types d’émissions, affirme Mark England, coauteur de l’étude et chercheur au département de mathématiques et de statistiques de l’Université d’Exeter, au Royaume-Uni.
Le Protocole de Montréal est un accord international signé en 1987, après la découverte d’un trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique.
L’entente visait principalement à réduire les substances destructrices de l'ozone dans l’atmosphère, dont les chlorofluorocarbones (CFC), auparavant utilisés dans les aérosols, les réfrigérateurs et les produits nettoyants.
Dans un rapport rendu public au mois de janvier, un groupe d’experts parrainé par les Nations Unies a conclu que la couche d’ozone était en voie de se reconstituer et permettrait d’éviter un réchauffement planétaire de 0,5 degré Celsius.
L’étude (en anglais) (Nouvelle fenêtre), parue le 22 mai dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) et revue par les pairs, a été menée par des chercheurs issus de l’Université Columbia, aux États-Unis, et de l’Université d’Exeter.
Sans le Protocole de Montréal, les scientifiques ont conclu que la température moyenne à la surface du globe serait plus élevée d’un demi-degré et que la calotte glaciaire de l’Arctique pourrait être supérieure de près d’un degré d'ici à 2050.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs se sont appuyés sur des modèles climatiques dans un scénario d'émissions moyennes et élevées entre 1985 et 2050.
Mark England doute que les décideurs politiques aient même pensé aux conséquences du Protocole de Montréal sur la banquise de l’Arctique lorsqu’ils ont ratifié l’accord, mais il croit qu’il a tout de même servi de leçon.