Une épicerie équilibrée minimale coûte 15 % de plus que l’an dernier, selon un rapport
Radio-Canada
Bien manger coûte de plus en plus cher, notamment à Montréal, où un rapport relève une forte hausse de la facture à l'épicerie.
En marge de la Journée mondiale de l'alimentation, le 16 octobre prochain, le Dispensaire diététique de Montréal a dévoilé mercredi, lors d'une webdiffusion en direct, les résultats de son rapport sur le panier à provisions nutritif et économique (PPNE). Depuis plus de 70 ans, le PPNE est un outil qui permet d'estimer le coût minimal d'une épicerie équilibrée et conforme aux recommandations nutritionnelles pour une famille type de quatre personnes.
Julie Paquette, directrice générale du Dispensaire, a annoncé lors de la conférence que les données recueillies entre octobre 2021 et juillet 2022 révèlent une forte augmentation de la facture d'épicerie à Montréal.
En octobre 2021, le coût minimal annuel était de 11 286,81 $, soit 7,73 $ par personne par jour. En juillet 2022, la facture s'était élevée à 12 987,35 $, soit 8,90 $ par personne par jour, ce qui représente une hausse de 15 % du coût par année. Pour une famille comptant une femme enceinte, ce coût grimpe à 9,25 $ par personne par jour afin de tenir compte des besoins nutritionnels de la mère et de son bébé pendant la grossesse.
Le panier nutritif est constitué de 68 aliments répartis en 11 catégories, par exemple les fruits et légumes, les protéines animales et végétales ainsi que les produits laitiers. Selon le rapport, les aliments qui ont subi la plus forte hausse de prix au cours de la dernière année sont les produits céréaliers (37 %).
L'analyse montre également que 7 des 11 catégories listées ont subi une augmentation de prix de 10 % ou plus lors des périodes évaluées.
Les ingrédients de base sont également touchés par cette hausse des prix : depuis octobre 2021, le coût des pâtes alimentaires a plus que doublé et celui de la farine a presque triplé. Il en va de même pour les légumineuses (17 %) et pour la margarine (51 %), qui ont toutes subi des hausses de prix considérables.
Le Dispensaire diététique de Montréal a souligné que cette tendance à la hausse s'avère inquiétante, car il devient de plus en plus ardu pour les familles à faible revenu de s'alimenter sainement. Selon le rapport, il en coûterait 249,07 $ par semaine pour nourrir une famille type, une augmentation hebdomadaire de 32,61 $ depuis le mois d'octobre 2021.
Et ça, c'est le minimum quand on fait tout parfaitement, a précisé la nutritionniste, animatrice et auteure Geneviève O'Gleman lors du webinaire. Ça implique d'avoir une cuisine bien équipée, ce qui n'est pas le cas de toutes les familles en situation de pauvreté. C'est, déjà là, une contrainte qui fait augmenter le prix moyen par semaine.