Un manque chronique de logements au Canada, des prix à la hausse en 2022
Radio-Canada
« Ils n’arrêtent plus de construire! » « Qui habite là-dedans? » La réponse repose sur un problème fondamental : le Canada a le plus faible nombre d’unités de logement par 1000 habitants des pays du G7. La situation est critique en Ontario, tandis que le Québec se trouve près de la moyenne du regroupement.
La Banque Scotia estime qu’il faudrait construire 1,8 million de logements de plus pour avoir un stock équivalent à celui des pays du G7. L’Ontario et l’Alberta sont de loin les provinces faisant face à la plus grande pénurie, d’après une nouvelle étude de l’institution financière.
En Ontario, 650 000 unités d’habitation devraient être construites, seulement pour atteindre la moyenne canadienne. Ça donne une indication du gouffre à combler, affirme l’auteur du rapport et économiste en chef de la Banque Scotia, Jean-François Perrault. Le nombre de mises en chantier a été légèrement inférieur à 100 000 en 2021.
Le problème, donc, s’aggrave depuis quelques années, ce qui a des répercussions considérables sur les prix des propriétés dans cette province. L’Association canadienne de l’immeuble rapporte qu’ils ont bondi de 44 % en deux ans et devraient progresser de près de 12 % en 2022.
Contrairement à la croyance populaire, les propriétés sont pour la très grande majorité habitées et ne sont pas acquises qu’à des fins spéculatives. La croissance de la population canadienne est de retour aux niveaux prépandémiques grâce à une forte immigration. Ces milliers de personnes qui entrent au pays chaque année – dont beaucoup ont de bons emplois – doivent se loger quelque part.
La Banque Nationale, elle, estime que la population des 25 à 54 ans continuera de grossir de 130 000 personnes par année, de quoi resserrer encore davantage le marché immobilier résidentiel faute de mises en chantier suffisantes.
« Il est clair que l’immigration a mis de la pression sur le marché du logement parce qu’on n’a pas été capable de créer les logements nécessaires pour accommoder cette demande additionnelle. »
Le Québec se situe légèrement sous la moyenne des pays du G7 avec 470 unités d’habitation par 1000 habitants.
Jean-François Perrault fait remarquer que la croissance de la population s’avère moins forte dans la province, mais un changement de préférences des ménages en raison de la pandémie a modifié la structure du marché de la revente.