
Un climat de travail « anti-agences » dans certains centres de soins
Radio-Canada
C’est le cas au Centre d'hébergement et de soins de longue durée de Rouyn-Noranda. Des employés d’agences affirment ne pas se sentir les bienvenus et être victimes de discrimination de la part d’employés du secteur public. La majorité des employés d’agences au CHSLD sont issus de minorités visibles et certains se disent victimes de racisme, surtout de la part des patients. Une nouvelle réalité qui a incité le Centre de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Abitibi-Témiscamingue à intervenir.
Bien qu’ils soient essentiels en ce moment au maintien des activités dans certaines régions, comme l’Abitibi-Témiscamingue, force est de constater que les employés d’agences privées ont bien mauvaise presse depuis le début de la pandémie. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a aussi annoncé récemment vouloir expulser les agences de placement du réseau de la santé d’ici 3 ans.
Originaire de la République du Congo, Muyuya Anderson est étudiant en droit à l’Université Laval de Québec. Il travaille comme préposé aux bénéficiaires pour une agence de placement.
Le désir de vivre l’expérience d’être en région éloignée l’a incité à venir travailler à Rouyn-Noranda, plus précisément au CHSLD. Dans l’établissement, plus de 50 % des préposés aux bénéficiaires travaillent, comme lui, pour des agences de placement.
En venant en Abitibi-Témiscamingue, il croyait que son aide serait appréciée en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Rapidement, il dit avoir eu le sentiment que ce n’était pas le cas.
"Tu n’as rien à dire, tu n’es pas du CISSS-AT et moi, je suis syndiqué." C’est ce qu’on entend régulièrement. Si on s’indigne face à un événement, on se fait répondre : “moi, je suis un régulier", explique celui qui s’est plaint à la Commissaire aux plaintes et à la qualité des services.
Une autre employée d’une agence de personnel, qui travaille au même CHSLD depuis environ un an, nous a confié avoir l'impression d’être toujours traitée comme la méchante agence.
On est les méchants et s’il arrive quelque chose, on va essayer de nous balancer ça sur le dos. On sait très bien qu'on ne va pas nous écouter. On est toujours les responsables, estime la jeune femme, qui a souhaité demeurer anonyme par crainte de représailles.
Elle a l’intention de quitter la région dans les prochains mois, trop affectée par la situation.
