Travail des enfants : une ouverture pour les producteurs agricoles québécois
Radio-Canada
Le plaidoyer de l’Union des producteurs agricoles (UPA) semble avoir été entendu. Québec solidaire (QS) se prononce en faveur d’un amendement au projet de loi sur le travail des enfants pour que les moins de 14 ans continuent à travailler dans les champs.
Le projet de loi 19, déposé en mars par le ministre du Travail Jean Boulet, fait abstraction de la réalité d’un bon nombre de producteurs maraîchers, a déclaré le président de l’UPA, Martin Caron, en commission parlementaire la semaine dernière.
Avec cette nouvelle législation, le gouvernement Legault imposera un âge minimal pour occuper un emploi au Québec. Les jeunes de moins de 14 ans ne pourront plus travailler, sauf exceptions comme pour le gardiennage d’enfants, l’animation de camp de jour ou pour œuvrer au sein de l’entreprise de leurs parents, si elle compte moins de 10 employés.
Or, plusieurs producteurs de petits fruits, par exemple, seraient pénalisés, dont ceux qui font appel à des adolescents de 12 et 13 ans en période estivale pour faire la cueillette de fraises, de framboises ou de bleuets.
La participation des enfants du coin à ce type de travail agricole est très largement répandue et fait consensus dans le milieu agricole, fait valoir l’UPA dans son mémoire déposé lors des consultations particulières. Cette première expérience de travail crée un lien de proximité avec l’agriculture qui génère des retombées positives pour tous.
Cette situation, peut-on lire également, convient à toutes les personnes concernées : une main-d’œuvre d’appoint pour les productrices et producteurs, un gagne-pain pour les jeunes et un endroit convivial et sécuritaire pour les parents qui n’ont pas les moyens d’inscrire leurs enfants à un camp de jour ou n’y ont pas accès.
Le porte-parole de Québec solidaire en matière de travail, Alexandre Leduc, qui s’est opposé jusqu’ici à tout ajout d’exceptions au projet de loi, dit avoir été touché et sensibilisé par ces arguments.
Dans le milieu rural, je suis bien conscient que la notion de famille est plus élargie, explique-t-il. Notre voisin de rang, c’est un peu l'extension de la famille.
Pour cette raison, il est favorable à ce qu’un amendement soit apporté au texte législatif pour que toutes les entreprises agricoles de moins de 10 employés puissent continuer d’embaucher des jeunes de moins de 14 ans.