
Tout sur le syndrome de l’intestin irritable
Le Journal de Montréal
C’est au Canada que l’on compte l’un des taux les plus élevés du syndrome de l’intestin irritable : 5 millions de Canadiens en seraient atteints. On estime que seulement 40 % des personnes qui en souffrent consultent un professionnel de la santé, les autres tentant de soulager leurs symptômes en modifiant leurs habitudes alimentaires. Le point sur ce syndrome qui affecte significativement la qualité de vie.
Le syndrome de l’intestin irritable (SII) touche davantage les femmes que les hommes. Il englobe plusieurs symptômes, dont des douleurs abdominales, des crampes, des ballonnements et un excès de gaz. Il existe plusieurs sous-types de SII : avec prédominance de constipation (SII-C), avec prédominance de diarrhée (SII-D) ou mixte (avec alternance de diarrhée et de constipation : SII-M)1. S’il est incommodant, ce syndrome est bénin et ne hausse pas le risque de cancer de l’intestin.
1 La consistance des selles est évaluée avec l’échelle de Bristol. Il existe 7 types de consistance, les selles de type 1 et 2 sont associées à la constipation, celles de type 6 et 7 sont associées à la diarrhée.
Il n’existe pas de facteurs de risque reconnus du SII, mais il est fréquent que le syndrome se développe à la suite d’une intoxication alimentaire, l’utilisation d’antibiotiques, une fluctuation hormonale ou encore la diarrhée du voyageur. Le stress et l’anxiété peuvent exacerber les symptômes.
Afin d’établir un diagnostic, il faut écarter les intolérances alimentaires comme celle au lactose et au gluten (maladie cœliaque) ainsi que les maladies inflammatoires de l’intestin (colite ulcéreuse et maladie de Crohn).
Si votre médecin peut prescrire certains médicaments (antispasmodiques, antidépresseurs, antidiarrhéiques, laxatifs, analgésiques) selon le type de SII, les modifications alimentaires sont des plus importantes pour soulager les symptômes.
Dans un premier temps, on peut limiter les composants alimentaires qui irritent l’intestin :
Si les changements ci-dessus ne sont pas suffisants, la diète faible en FODMAP est tout indiquée.
C’est le régime préconisé pour le traitement du SII. En limitant la consommation de certains glucides qui fermentent dans l’intestin (oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols), on réduit significativement les symptômes. Le suivi se déroule en trois étapes : la phase d’élimination, la phase de réintroduction et la phase de maintien. En tout, 75 % des personnes atteintes du SII voient leurs symptômes s’améliorer avec cette approche.
