The Killers et Johnny Marr : conditions gagnantes
Radio-Canada
Presque à chaque semaine, un.e artiste ou un groupe d’allégeance pop, rock, métal, soul ou hip-hop se pointe au Centre Bell et casse la baraque, du moins, du point de vue des spectateurs.
Normal, quand on y pense, puisque ceux et celles qui assistent à ces prestations sont des inconditionnels qui déboursent le gros prix pour voir ces vedettes. La perception est parfois différente pour les journalistes qui ne sont pas obligatoirement des irréductibles des têtes d’affiche en présence ou de leur genre musical.
Et pourtant, certains soirs, amateurs et critiques ressortent de l’amphithéâtre également comblés, comme si la grâce avait touché tout le monde, de la scène au parterre, des gradins jusqu’au dernier balcon.
Comment expliquer cela? Reprenons à des fins culturelles une expression courante dans le monde de la politique qui bat son plein au Québec en raison de la campagne électorale et parlons de conditions gagnantes.
Les retrouvailles : Cela fait plusieurs mois que les concerts ont repris sans restrictions sanitaires, mais il y a encore des tas d’artistes internationaux qui n’ont pas renoué avec la métropole québécoise. Quatre longues années!, a souligné le chanteur Brandon Flowers quand il a salué la foule. Certains soirs, les attentes des spectateurs envers leurs favoris provoquent plus d’étincelles que d’autres.
Samedi soir : C’est le week-end. Banal en soi, me direz-vous, mais ça ajoute au plaisir quand on sait qu’on n’a pas à se lever tôt le lendemain matin. On sentait d’ailleurs cette fébrilité dans la ligne orange qui était bondée en direction sud comme je ne l’ai pas vu depuis deux ans et demi. Flowers l’a bien senti : Un samedi soir avec les Killers, ce n’est pas si mal, a-t-il ironisé.
La longévité : Mine de rien, The Killers roulent leur bosse depuis une vingtaine d'années, période durant laquelle ils ont fait paraître 7 albums. Deux d’entre eux ont d’ailleurs été créés durant la pandémie. Ça donne l’occasion au groupe de proposer une sélection de chansons qui survole pas mal d’albums.
Les surprises : J’ignore s’il y a une raison particulière, mais The Killers ont extirpé samedi soir des chansons très peu jouées durant cette tournée (The Way It Was – formidables harmonies avec les trois choristes –, Miss Atomic Bomb (pimpante) et My God avec ses effluves gospel).
La production : L’écran géant rectangulaire placé au fond allait de pair avec cette scène peu profonde, mais très large, devant laquelle une caméra sur rails retransmettait les images sur les deux écrans adjacents. Des confettis dès la chanson d’ouverture (My Own Soul Warning)? Et pourquoi pas? Et aussi des serpentins durant All These Things That I Have Done, avant les rappels, et un petit coup de lance-flammes et des effets pyrotechniques lors d’un trio de chansons. The Killers sont un peu en deçà de Coldplay ou de Muse, rayon enrobage visuel, mais ils sont dans le peloton de tête des groupes qui en donnent bien plus que la moyenne.