TGV ou TGF entre Québec et Windsor? La question divise le milieu des affaires
Radio-Canada
Le projet du gouvernement de Justin Trudeau de créer une nouvelle liaison ferroviaire entre le Québec et le sud de l'Ontario continue de semer la discorde, même au sein du milieu des affaires québécois. Entre les ambitions de modernité et les craintes liées aux coûts, les points de vue divergent sur divers aspects.
Le gouvernement fédéral a récemment lancé un premier appel d'offres auprès de partenaires privés dans le cadre de ce projet de transport visant à relier la ville de Québec à celle de Windsor, en Ontario, en passant notamment par les centres-villes de Trois-Rivières, de Montréal, d'Ottawa et de Toronto.
Alors que l'option du train à grande fréquence, ou TGF, est pour l'instant privilégiée par l'équipe de Justin Trudeau, des voix s'élèvent pour demander un train à grande vitesse, ou TGV. Celui-ci permettrait un déplacement nettement plus rapide entre les grandes villes.
En entrevue à l'émission Les faits d'abord sur les ondes d'ICI Première, Karl Blackburn, président du Conseil du patronat du Québec, et Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, ont fait connaître leurs visions bien distinctes.
« Quand nous avons la possibilité, en 2023, de [...] construire un TGV, je pense qu’on se doit, comme pays, de se doter de ces infrastructures dignes du 21e siècle. »
Le Canada est le seul pays du G7 à ne pas posséder de TGV sur son territoire, a-t-il fait remarquer, ajoutant que le territoire où passerait cette voie ferrée est propice à la construction d'infrastructures capables d'accueillir ce type de train.
Il n’y a pas de montagne énorme. Il n’y a pas de contraction importante au niveau de la géographie, a-t-il précisé.
Or, Michel Leblanc a émis certaines réserves. Il invite à tenir compte du prix qu'il en coûterait au Canada pour se doter de trains ultrarapides.
On est autour de 10 milliards [de dollars pour le TGF] et on va être facilement au-dessus de 50 milliards [pour le TGV], a-t-il affirmé. Le chiffre qui circule pour un TGV, c’est 65 milliards.