Son rêve est anéanti par la pandémie
TVA Nouvelles
Œuvrant dans le domaine de l’informatique depuis plus de 20 ans, Michel a décidé de prendre toutes ses économies pour se lancer en affaires. Son rêve : ouvrir une boutique de produits écoresponsables.
Son projet a pris forme en 2018. Prudent, il a toutefois conservé son emploi à temps partiel au cas où les choses ne tourneraient pas comme il l’espérait. En mars 2020, la pandémie vient changer la donne et bouleverse ses plans. Non seulement son employeur le met à pied, mais il doit aussi investir des sommes importantes pour respecter les mesures sanitaires dans sa boutique (achat de gants, de produits désinfectants, cloisons de plexiglas, etc.).
Il faut également embaucher une personne supplémentaire pour assurer le respect de ces mesures par les clients. La fréquentation du commerce chute aussi de façon importante, la population craignant la contamination à la COVID-19 et préférant rester chez elle pour limiter les contacts. Tous ces facteurs font en sorte que le commerce de Michel n’est plus viable et qu’il doit mettre la clé sous la porte. La compagnie est mise en faillite et cesse définitivement ses activités.
Or, l’entrepreneur malchanceux a donné une caution personnelle pour un certain nombre de prêts, et les créanciers commencent à le harceler pour recouvrer leur dû. Michel n’a pour seuls revenus que la PCRE (1944 $) et a cumulé 23 000 $ sur ses cartes et marges de crédit personnelles. Il est aussi responsable de plusieurs dettes de la compagnie (loyer du local commercial, fournisseurs impayés, prêt bancaire), pour un total de 84 000 $.
Par conséquent, son épouse doit subvenir à l’essentiel des besoins de la famille. Chaque mois, il faut trouver près de 4300 $ uniquement pour payer les factures courantes, rembourser le prêt-auto et l’hypothèque. À cela s’ajoute la pression des créanciers qui ne cessent d’appeler, et la tension monte entre les conjoints. Michel espère retrouver rapidement un emploi afin de régler la situation, mais il finit par se rendre à l’évidence et réalise qu’il doit consulter un professionnel pour trouver une solution à long terme.
Marilyn Désir, la conseillère en redressement financier chez Raymond Chabot qui s’est occupée du dossier de Michel, a commencé par établir la liste de ses dettes et de ses actifs, et à l’aider à préparer un budget. Elle lui a ensuite présenté les trois voies à explorer.
« La première possibilité est d’obtenir un prêt de consolidation auprès de son institution financière. Cette solution n’est toutefois pas viable, car il n’a pas d’emploi et il n’a aucune équité sur sa propriété. Compte tenu du montant de sa dette, les remboursements seraient aussi trop élevés pour son budget. Qui plus est, sa conjointe refuse aussi d’endosser le prêt de consolidation. Il faut donc exclure cette option », explique Marilyn Désir.
Deuxième possibilité : la proposition de consommateur. Elle consiste à offrir aux créanciers une somme moindre que la dette totale. La dernière solution est la faillite, mais Michel ne veut absolument pas en passer par là et préfère rembourser le plus possible ce qu’il doit.
« C’est donc la proposition de consommateur qui a été choisie et celle-ci a été acceptée par les créanciers. Michel aura des versements à effectuer sur une période de 60 mois, et sera ensuite libéré de ses dettes personnelles ainsi que de celles de la compagnie », indique la conseillère. Il conservera son auto, la moitié de la maison familiale et continuera à effectuer sa part de versements pour ces prêts.
L’opposition à un projet de mine de graphite, à ciel ouvert, dans la MRC de Papineau en Outaouais, vient de grimper d’un cran important alors que les citoyens, déjà fermement opposés au projet, apprenaient la semaine dernière qu’il sera financé en grande partie par le département américain de la Défense.