Saint-Lin–Laurentides manque d’eau
Radio-Canada
Saint-Lin–Laurentides est une municipalité de 24 000 habitants encerclée de terres agricoles. Située dans Lanaudière, cette nouvelle banlieue est tout juste à l’extérieur des limites du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal.
Le maire de Saint-Lin–Laurentides ne se représente pas aux élections du 7 novembre. Mais avant de quitter son poste, Patrick Massé a dit que la Ville devait investir pour régler le problème d’aqueduc. Le développement de nouveaux projets résidentiels est donc essentiel dans la réalisation de nos projets d’amélioration de l’aqueduc puisqu’il amène de nouveaux revenus supplémentaires, disait Patrick Massé l’été dernier.
Mais avec toutes les nouvelles constructions en ville, certains résidents se demandent s’il y aura assez d’eau pour tout le monde. Depuis 2018, la petite municipalité a dû débourser plus de 250 000 $ pour faire venir des camions-citernes. La ville doit acheter de grandes quantités d’eau de l’extérieur parce que les réserves dans l’aqueduc sont trop basses.
Pendant ce temps, la construction de nouveaux quartiers va bon train. Le long de la route 337, l’artère principale qui traverse Saint-Lin, on assiste à un incessant va-et-vient de camions-bennes et de camionnettes d‘entrepreneurs en construction. Dans le secteur sud, des boisés et des terrains vacants sont maintenant des champs de poussières où poussent les bungalows, les immeubles d'habitation et même une tour à condo de sept étages. En 2019 et en 2020, il s’est bâti 814 nouvelles maisons à Saint-Lin. C’est presque quatre fois le nombre de nouvelles maisons bâties à Joliette, une ville qui compte pourtant deux fois plus d’habitants.
Bianca Burda et Venny Marciano ont acheté leur toute nouvelle maison il y a deux ans. Ils ont choisi Saint-Lin parce que les maisons neuves y sont encore abordables. C'est convivial pour les enfants, c'est des jeunes familles partout, dit Bianca en préparant le souper. Quand on est arrivés ici, il y avait trois maisons [sur la rue], incluant la mienne. Maintenant, ça commence à ressembler pas mal à la ville.
Le jeune couple a quatre enfants. La plus vieille n’a pas encore cinq ans. Ça bouge donc beaucoup dans la maison. D'autant plus que les fins d'après-midi sont toujours une course contre la montre. Le souper, la vaisselle, le bain des enfants, tout doit être fait avant 17 h 30.
Bianca vient de finir de savonner ses deux filles lorsque le mince filet d’eau qui sort du robinet cesse de couler. Il est exactement 17 h 30. C’est toujours, toujours le problème d’eau, dit la mère de famille exaspérée. Je ne me suis pas lavé les cheveux pendant cinq jours, dit-elle. J'ai appelé la Ville, mais il n'y a pas de solution concrète.