Sécheresse dans les champs : « On s’en va vers une crise de foin majeure »
Radio-Canada
Rémi Morin, propriétaire de la ferme des Mariniers, à Sainte-Hélène-de-Mancebourg, affirme qu’il n’a jamais rien vu de tel depuis qu’il est dans le métier.
D’habitude, au 1er juin, les vaches sont toutes au pâturage et elles mangent de l’herbe. Cette année, il faut compenser avec des balles de foin au champ pour qu’elles ne manquent pas de nourriture durant l’été. Je n’ai jamais vécu une année comme ça et ça fait 25 ans que je suis producteur, souligne-t-il.
Agronome pour Novago Coopérative et consultant auprès de nombreux producteurs agricoles dans la région, Vincent Chrétien abonde dans le même sens.
Actuellement, c’est presque du jamais vu. On a vraiment affaire à une sécheresse. Les pâturages ne poussent plus. Les prairies ne poussent plus, signale-t-il.
« Vu la baisse de rendement au niveau des prairies, on s’en va certainement vers une crise de foin majeure pour l’Abitibi. »
Vincent Chrétien et Rémi Morin s’attendent à entre 50 et 75 % de diminution de rendement par rapport à 2022.
D’habitude, un champ où je sors 12 balles [de foin], si je sors quatre balles [cette année], je vais être content. C’est ridicule, il n’y a rien, se désole M. Morin.
Alors que la première coupe représente normalement 60 % du rendement en foin, Rémi Morin espère optimiser la récolte lors de la deuxième coupe, qui aura lieu plus tard au cours de l’été. Il espère des précipitations plus abondantes, mais ne se berce pas d’illusions.
On va espérer avoir une meilleure deuxième coupe. Mais comme c’est parti là, elle ne sera pas forte parce que c’est sec, c’est jaune. Les vaches passent et ça vient jaune tout de suite en arrière, décrit-il.