Rogers rejette les critiques de ses concurrents sur la fusion avec Shaw
Radio-Canada
Rogers Communications a profité de la dernière journée des audiences du CRTC, qui se penchent sur son projet de prise de contrôle de Shaw Communications, pour rejeter les critiques de ses principaux rivaux tout en offrant certaines concessions aux producteurs et distributeurs indépendants.
Le vice-président principal des affaires réglementaires chez Rogers, Ted Woodhead, a estimé vendredi que la société mère de Bell Canada, BCE, et Telus parlaient dans leur intérêt personnel plutôt que dans l'intérêt public lorsqu'elles ont soulevé des inquiétudes quant à la taille de Rogers une fois l'accord conclu.
« Pendant des décennies, ces deux sociétés ont constamment défendu la notion d'envergure pour elles-mêmes, mais elles ont maintenant décidé que l'envergure était une mauvaise chose en ce qui concerne Rogers et Shaw. »
M. Woodhead a affirmé que la taille de l'entreprise se traduirait par une concurrence plus forte dans l'Ouest canadien. Il a également souligné qu'un plus grand nombre de garanties réglementaires étaient en place que lorsque le CRTC a forcé Bell à faire des concessions dans le cadre de son acquisition d'Astral Media, en 2012.
Il a aussi noté que Bell avait également tenu des pourparlers pour acquérir des actifs de Shaw, ce qui aurait permis à BCE d'atteindre la taille que Rogers cherche à obtenir avec la transaction.
Les deux concurrents, ainsi que d'autres acteurs, ont présenté leurs arguments tout au long de la semaine, dans le cadre des audiences du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Ils se sont notamment inquiétés du fait que Rogers exercerait trop d'influence sur le marché en contrôlant environ 47 % de la base d'abonnés de langue anglaise grâce à l'accord avec Shaw.
La plupart des producteurs et distributeurs indépendants qui ont participé aux audiences cette semaine ne se sont pas catégoriquement opposés à l'accord, mais ont plutôt demandé des concessions et des garanties pour maintenir le statu quo et leur donner plus de temps pour s'adapter à l'évolution rapide du monde de la radiodiffusion.
Plusieurs se sont dits préoccupés par le fait que l'aide que Rogers leur offrait pour passer à l'espace en ligne non réglementé était en fait un effort pour leur faire abandonner les services existants. Rogers a toutefois répondu que ses offres de financement pour leur permettre de développer des applications pour la télévision sur Internet visaient à les aider à s'adapter aux conditions actuelles du marché, puisqu'il est estimé qu'entre 40 % et 50 % des Canadiens ont déjà abandonné leur abonnement au câble.
Plusieurs participants à cette procédure préféreraient ignorer la réalité actuelle, a affirmé M. Woodhead.