
Québec doit autoriser la récolte du bois brûlé « excessivement rapidement »
Radio-Canada
Le Québec est engagé dans une course contre la montre avec la nature, en particulier les insectes qui se nourrissent de bois brûlé. Avant qu'il ne dépérisse, l'industrie forestière demande au ministère des Forêts d'agir « excessivement rapidement » afin de permettre la récolte dans les secteurs ravagés par les incendies.
Le Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ) est conscient que la province fait face à des feux historiques. Déjà, près d'un million d'hectares de forêts ont été touchés cette année et bien des brasiers sont toujours actifs dans l'arrière-pays.
Si protéger les communautés et les infrastructures demeure une priorité, l'ampleur de la catastrophe commande aussi des actions rapides afin de conserver la valeur du bois québécois, selon Jean-François Samray, président-directeur général du CIFQ.
Il rappelle qu'il revient à l'État, en terres publiques, d'attribuer les forêts aux compagnies forestières en vue de la récolte. En cas de perturbations importantes des massifs forestiers, comme des incendies ou des épisodes de tordeuse des bourgeons de l'épinette, la loi québécoise prévoit la mise en place de plans spéciaux.
Lorsque ces plans entrent en vigueur, les entrepreneurs et les entreprises vont devoir obligatoirement arrêter leurs opérations, déplacer la machinerie et aller récolter là où on leur demande d'aller opérer, explique M. Samray.
Selon le CIFQ, des décisions devront être prises à très court terme avant que le bois ne soit trop altéré. La particularité, c'est que la nature a déjà une longueur d'avance sur les industries. Les insectes qui s'alimentent dans le bois brûlé n'attendent pas l'autorisation, fait valoir Jean-François Samray.
La bureaucratie ne fait pas partie de l'univers du longicorne, notamment. L'insecte n'a pas besoin de l'accord de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) pour aller dans les brûlis, un milieu propice à sa croissance. Une fois bien installé, il va gruger, manger, pondre les œufs et dégrader la qualité du bois.
« Pour l'industrie, ce qui va être déterminant, ça va être que le ministère se mette excessivement rapidement en mode "plans spéciaux" et décrète les zones de récolte le plus rapidement possible. »
L'enjeu principal est de maintenir la qualité de la ressource. Car, même après un incendie majeur, le bois demeure transformable. Mais s'il n'est pas récolté à temps, les possibilités de transformation diminuent, tout comme sa valeur.
