Québec déterminé à en faire plus pour la protection de l’inuktitut au Nunavik
Radio-Canada
C’est en mode « écoute » que le ministre québécois des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, s’est présenté à Kuujjuaq vendredi pour entendre les préoccupations des résidents quant à la vitalité de la langue et de la culture inuit au Nunavik.
Des représentants des différentes institutions régionales étaient aussi présents à ce dialogue public, qui était par ailleurs diffusé à la radio locale.
Tous semblaient s’entendre sur l’urgence d’agir face au déclin de la langue maternelle des Nunavimmiut, l’inuktitut.
Même si environ 92 % des quelque 14 000 résidents du Nunavik parlent l’inuktitut, ils sont nombreux à remarquer une baisse dans la maîtrise du vocabulaire inuit.
Notre langue est touchée par une érosion dramatique, en raison d’influences modernes [...] J’ai estimé que moi-même, je ne maîtrise qu’environ 40 ou 45 % du vocabulaire de mes parents , explique Zebedee Nungak, le spécialiste des questions d’identité inuit à l’institut culturel Avataq.
On a besoin de financement important, et d’une reconnaissance du fait que la langue mérite plus de soutien , ajoute-t-il.
Même constat du côté de la présidente de la Commission scolaire Kativik Ilisarnilirinik, Sarah Aloupa, qui est consternée par le déclin de sa langue maternelle dans la région.
Si l’inuktitut était bien mis de l’avant, nos enfants ne le perdraient pas aujourd’hui. Même si nous avons l’enseignement de l’inuktitut de la garderie jusqu’à la troisième année, avec les technologies et les médias sociaux, les jeunes commencent à parler seulement en anglais, se désole-t-elle.
Comme la plupart des autres participants, Sarah Aloupa a profité de la présence du ministre pour lui proposer certaines mesures de protection de la langue.