
Poutine propose des négociations directes avec l'Ukraine mais ignore l'appel au cessez-le-feu
Le Journal de Montréal
Le président russe Vladimir Poutine a proposé dimanche des négociations «directes» et «sans condition préalable» entre la Russie et l'Ukraine dès jeudi à Istanbul, repoussant à de telles discussions toute possibilité d'instaurer le cessez-le-feu exigé par les alliés de Kyïv.
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Dans une rare démonstration d'unité occidentale, l'Ukraine et ses alliés européens, de concert avec les États-Unis, ont adressé samedi un ultimatum à Moscou pour accepter un cessez-le-feu «complet et inconditionnel» de 30 jours à partir de lundi, faute de quoi la Russie s'exposerait à de nouvelles «sanctions massives».
Sans évoquer directement cette proposition, le président russe a reproché aux Européens de traiter la Russie «de manière grossière et à l'aide d'ultimatums» et a estimé que l'instauration d'une trêve devrait s'inscrire dans des discussions «directes» avec Kyïv.
«La Russie est prête à des négociations sans aucune condition préalable (....). Nous proposons de commencer dès jeudi prochain, le 15 mai, à Istanbul», a déclaré M. Poutine dans une déclaration à la presse, en présence de journalistes de l'AFP, tard dans la nuit au Kremlin, précisant qu'il s'entretiendrait dans les heures qui viennent avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Ce dernier, en contact régulier avec son homologue russe, a plusieurs fois proposé d'accueillir des pourparlers de paix.
La Turquie, membre de l'OTAN, avait joué un rôle de médiation en 2022 pour la conclusion d'un accord permettant l'exportation de céréales ukrainiennes par la mer Noire, dont la Russie avait par la suite claqué la porte.
Vladimir Poutine a averti que des discussions devraient porter sur «les causes profondes du conflit» — qu'il a qualifié de «guerre» bien que ce terme soit rejeté par les autorités russes — «dans une perspective historique».
