Portraits de femmes immigrantes, résilientes et militantes
Radio-Canada
Leurs parcours, leurs origines sociales ou géographiques sont différents, mais toutes ont subi des formes de violence à cause de leur condition de femmes.
En cette journée consacrée à la lutte pour les droits des femmes, nous avons récolté les paroles de trois femmes résilientes aux histoires fortes.
Shaparak Shajarizadeh a quitté son Iran natal où l’attend une condamnation de 20 ans de prison, une peine prononcée par contumace. Un jour, en 2018, elle a décidé de dire non. Non au régime des Mollahs et l’obligation faite aux femmes de se voiler, non à une discrimination quotidienne qui l’étouffait. C’est le chemin que j’ai choisi de prendre et je ne le regrette pas , dit-elle aujourd’hui, depuis son domicile dans le Grand Toronto.
Ouarme Habibata elle aussi a toujours milité, mais contre les mutilations génitales féminines (MGF) qu’elle a elle-même subies. Son corps avait pourtant choisi de l’effacer de sa mémoire, elle a découvert l’excision pendant une discussion informelle, dans la rue au Burkina Faso, avec des militantes. Je suis rentrée et je me suis examinée. La prise de conscience a été brutale, les souvenirs se sont réveillés. Depuis, elle en a fait ce combat.
Maimou Wali en a entendu plus que ce qu’elle pouvait supporter.
Universitaire et militante dans des organisations internationales, elle a sillonné le Niger, son pays natal, pour récolter les récits et témoigner.
Dans cette partie du Sahel en proie aux violences entre groupes extrémistes, elle était souvent la seule femme dans les convois d’experts. Les femmes et les jeunes filles dans les camps de réfugiés se sentaient en confiance pour se confier à moi, sur ces violences qu’elles vivaient et que leur faisaient subir les terroristes.
« J'étais une femme de terrain, et souvent la seule femme du groupe. »
Jusqu’à ce qu’un jour, l’horreur la rattrape, j’ai échappé à une tentative de viol dans ma chambre d’hôtel, nous confie-t-elle.