Pollution à l’arsenic : sous pression, Luc Boileau veut rassurer Rouyn-Noranda
Radio-Canada
Il n'y aurait pas beaucoup de cas de cancer du poumon associés à la pollution à l'arsenic, à Rouyn-Noranda, mais quand même beaucoup trop. C'est en substance le message qu'a livré le directeur national de la santé publique du Québec, Luc Boileau, mardi soir, lors d'une présentation à huis clos.
Selon nos sources, le ton rassurant du Dr Boileau a irrité certains membres du comité santé et environnement de Rouyn-Noranda. Étaient présents des représentants de la municipalité, de la santé publique locale, du ministère de l'Environnement, de la Chambre de commerce ainsi que de groupes citoyens et environnementaux.
Luc Boileau leur a dévoilé les grandes lignes d'une étude de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), mais il a réservé les détails pour sa présentation au public, mercredi.
Très attendue, cette étude avait été commandée à la suite du retrait de la publication de résultats préliminaires inquiétants, en 2019, à la demande de l'ex-directeur de la santé publique, Horacio Arruda.
Mardi, le premier ministre François Legault a renvoyé au directeur de la Santé publique la charge de déterminer le niveau d'émission d'arsenic sécuritaire pour la Fonderie Horne.
Selon nos informations, Dr Boileau a présenté mardi soir cinq scénarios de plafond d'émissions, tous rattachés à un niveau de risque de prévalence du cancer du poumon.
La vieille fonderie bénéficie d'une sorte de clause de droits acquis, qui lui permet d'émettre 33 fois plus d'arsenic que la norme québécoise.
Mardi, le premier ministre François Legault s'est engagé à ce que ce plafond baisse jusqu'à un niveau sécuritaire pour la population.
Des négociations intensives se poursuivent avec la fonderie, propriété de la multinationale suisse Glencore. Les deux parties ont jusqu'à novembre pour s'entendre. S'il n'y a pas de baisse des émissions, le premier ministre menace de forcer la fermeture de l'usine.