Mort de Myles Gray : le jury ne verra pas de photo des blessures de la victime
Radio-Canada
Alors que se concluait vendredi l'avant-dernier jour des audiences de l’enquête du coroner sur la mort de Myles Gray, le jury n'a pu voir d’images des blessures du jeune homme décédé aux mains des policiers en 2015 à Burnaby, en Colombie-Britannique.
Le coroner Larry Marzinzik, qui supervise l'enquête, a décidé que le jury ne serait pas autorisé à voir une photo montrant les blessures de l'homme parce que la demande a été faite trop tard. Il a également indiqué que son avis sur l'admission de la photo aurait été très différent si l'avocat de la famille de Myles Gray, Ian Donaldson, avait soulevé la question plus tôt.
La mère de Myles Gray, Margie Gray, a insisté pour que la photo de son fils méconnaissable soit montrée au jury.
« Il serait très révélateur de voir ces photos, car les 14 policiers [qui ont témoigné] ont nié qu'il y avait du sang, des blessures sur son visage [...]. Je pense qu'une explication verbale ne suffit pas. Ils doivent voir les photos. »
Avant d'exposer sa décision de ne pas autoriser la photo, le coroner a déclaré à l'enquête qu'il était déchiré entre la transparence totale et la procédure appropriée.
Myles Gray est décédé après avoir été battu par la police. Il a subi plusieurs blessures, dont une rupture des testicules et des fractures au niveau de l'orbite, du nez, de la boîte vocale et des côtes.
La contrainte exercée par la police est l'un des facteurs de la mort de Myles Gray, a indiqué le docteur Matthew Orde, médecin légiste, lors de son témoignage jeudi.
Le Dr Orde a conclu que Myles Gray était décédé des suites d'un arrêt cardiaque compliqué par les mesures prises par la police pour le maîtriser alors qu'il souffrait d'un trouble aigu du comportement.
Ce que nous pouvons dire avec un certain degré de certitude, sur la base des circonstances rapportées entourant la mort de M. Gray, des résultats de l'autopsie et d'une analyse minutieuse de la littérature publiée, c'est que je ne pense pas qu'il serait mort à ce moment-là s'il n'y avait pas eu l'interaction de la police ce jour-là, a déclaré le Dr Orde.