Manifestation des camionneurs : la vaccination obligatoire, pas le seul enjeu
Radio-Canada
Plusieurs milliers de personnes de tout le pays sont attendues à Ottawa, vendredi, dans le cadre du groupe « Canada Unity » qui réclame le retrait des exigences de vaccination et des restrictions liées à la COVID-19. Mais dans l’industrie des camionneurs, les avis sur cette démarche sont partagés.
On ne supporte pas le convoi. Ce ne sont pas des mouvements que notre association trouve efficaces. Avec l’escalade et ce qui se passe, je pense qu’on a pris la bonne décision de s’éloigner de ça le plus possible. C’est devenu un mouvement pour les droits de la personne, la liberté, c’est rendu loin du camionnage, estime Jean-Marc Picard, directeur général de l’Association du camionnage des provinces de l’Atlantique, en entrevue à l’émission Les matins d’ici.
Il craint que le rassemblement prévu dans la capitale fédérale, samedi, ne donne une image négative de l’industrie.
« Les gens qui ont commencé ce convoi ne sont pas dans l’industrie du camionnage. Je crois qu’ils ont trouvé une industrie vulnérable et ont pris avantage de la situation. »
Avec son association, M. Picard a essayé de convaincre le gouvernement de faire machine arrière, mais aujourd’hui, il est temps de passer à autre chose, dit-il.
On représente l’industrie depuis la pandémie, jour après jour, semaine après semaine, avec les gouvernements pour que les restrictions ne s’appliquent pas à nous autres et qu’on puisse continuer à faire notre travail, mais ce mandat-ci [de vaccination obligatoire], on a travaillé fort pour essayer de le suspendre ou le repousser à une date ultérieure jusqu’à la dernière journée, mais on n’a pas réussi. Donc, on a décidé de passer à autre chose et de s’occuper de notre industrie. Il va falloir s’adapter, c’est un mandat sur lequel le fédéral était ferme, il n’y avait pas de marge de manœuvre, et même s’il y en avait eue, les Américains ont mis leur mandat en place, donc…
Donald Foucault, camionneur de Montebello âgé d’une quarantaine d’années, a décidé de se joindre au convoi à Ottawa. Vacciné deux fois, en attente de sa troisième dose, ce n’est pas la vaccination obligatoire pour les camionneurs qu’il conteste.
La vaccination, c’est une infime partie [qui est contre]. Ce n’est pas réellement le problème. C’est que même vaccinés, on ne peut pas faire notre ouvrage, explique-t-il.
C’est après les restrictions sanitaires qu’il en a. Celles-ci ont rendu ses conditions de travail extrêmement difficiles depuis deux ans, dit-il.