Les victimes de l’orphelinat du Mont d’Youville lancent un cri du cœur
Radio-Canada
Une dizaine de victimes alléguées d'agressions sexuelles et physiques, qui auraient été infligées à l’Orphelinat Mont d’Youville, se sont donné rendez-vous devant l’Assemblée nationale, mardi. Par un geste symbolique, elles espèrent attirer l’attention du Procureur général du Québec, Simon Jolin-Barrette.
Le groupe déplore le manque de sensibilité du gouvernement à leur égard, en faisant traîner en longueur les procédures judiciaires entamées pour obtenir réparation. Ses membres ont entamé un recours collectif contre les Sœurs de la Charité de Québec, pour les sévices qu’ils auraient endurés sur période qui s'étend de 1925 à 1996.
« J’ai personnellement 20 ans de thérapie, encore aujourd’hui je suis en thérapie. Ç'a pris des années avant que je puisse me récupérer. »
L’homme de 60 ans a passé moins d’un an à Mont d’Youville, mais il affirme que la violence qu’il y a subie, et celle dont il a été témoin l’ont marqué à jamais.
Il affirme avoir tenté à plusieurs reprises d’entrer en communication à la fois avec le ministre Jolin-Barrette et avec le premier ministre François Legault. Il leur reproche de n’avoir pas même daigné lui envoyer un accusé de réception.
Il ne ménage pas ses mots pour parler du gouvernement Legault, qu’il accuse de s’abaisser au niveau de leurs bourreaux, en prenant aussi activement leur défense. Ils sont en train de se battre avec hargne et mépris contre les victimes.
La Cour supérieure a autorisé une action collective concernant des agressions qui seraient survenues à l'orphelinat en 2020. Compte tenu de l’histoire de l’établissement, la poursuite vise à la fois le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale, le gouvernement et les Sœurs de la Charité.
Dans la foulée du mouvement de sécularisation des services publics, l’orphelinat du Mont d’Youville s’est retrouvé sous la responsabilité de l’État québécois au début des années 70. Des laïcs sont venus prêter main-forte aux religieuses qui, peu à peu, se sont retirées de la gestion de l’établissement.
Des abus physiques et sexuels auraient eu lieu aux mains des intervenants laïques et religieux selon les plaignants. L’établissement fait désormais partie du CIUSSSCentre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale, et les Sœurs de la Charité ne participent plus aux activités de l’orphelinat depuis 1996.