Les projets de mines de lithium ne font pas l’unanimité en Abitibi-Témiscamingue
Radio-Canada
Rodrigue Turgeon nous amène sur un sentier forestier de la municipalité de La Motte, en Abitibi. Les traces de pas dans la neige laissées par des orignaux et des lièvres témoignent de la faune abondante dans le secteur.
Nous suivons aussi pendant quelques mètres les empreintes d’un coyote, animal familier pour les habitués du site. C'est un peu le gardien des lieux, plaisante le jeune militant écologiste.
Une fois arrivé au sommet de la colline, on observe, d’un côté, l'esker Saint-Mathieu-Berry, une fierté régionale, et, de l'autre, un site détenu par la société Sayona qui veut y implanter une mine de lithium.
« Le projet est situé à un jet de pierre d'une des meilleures sources d'eau potable au monde. C'est la première raison pour laquelle la population s'est soulevée face à ce projet. La deuxième, c'est que la compagnie traîne un lourd passé d'évitement des évaluations environnementales les plus rigoureuses. »
Le projet de la mine Authier divise la population. Il a même été un enjeu majeur lors de la campagne municipale, l'automne dernier. Rodrigue Turgeon, qui fait partie des opposants, travaille depuis peu pour l'organisme MiningWatch Canada.
Redoutant un impact négatif sur les réseaux hydrogéologiques, il a participé au combat pour que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) intervienne dans le dossier.
Une bataille qui a été gagnée, puisque le BAPE doit tenir des consultations d'ici la fin de l'année.
Des questions demeurent sans réponse, car le projet a changé de nature depuis une première consultation menée par le promoteur en 2018.
Plutôt que de transformer le minerai sur place, la société prévoit désormais de le transporter en camion vers sa mine North American Lithium à La Corne, située à une soixantaine de kilomètres. Sayona travaille pour produire les nouvelles études d'impact d'ici la fin de l'hiver.