Les problèmes de santé mentale seraient courants dans les sables bitumineux
Radio-Canada
Si leur travail est assorti d’un salaire avantageux, les employés de l’industrie pétrolière qui vivent dans les camps albertains disent également faire face à de nombreux défis en matière de santé mentale, selon une nouvelle étude de l’Université de l’Alberta.
Je n’ai rencontré personne [dans les camps] qui avait un couple fort, explique Darryn Ferguson, un ancien employé pétrolier qui a quitté l’industrie en 2019, après 10 ans de travail, un échec amoureux et un infarctus.
Tout comme lui, nombre des 72 répondants de l’une des premières études portant sur les effets du fly-in, fly-out chez les travailleurs de l’industrie au pays ont indiqué que la distance qui les sépare de leur famille et la durée des périodes de séparation sont une importante source de stress.
Des travailleurs disent également peiner à composer avec la solitude, le moral généralement bas qui règne dans les camps, la difficulté à maintenir une bonne alimentation, la discrimination et, parfois, des pensées suicidaires.
Les défis auxquels Darryn Ferguson faisait face, par exemple, l’ont conduit à prendre des antidépresseurs. J’ai toujours été plutôt calme, mais là-bas, je pouvais m’enflammer d’un coup, explique-t-il.
Au stress et à l’isolement, s’ajoute la peur de demander de l’aide en santé mentale et des effets qu’une telle demande pourrait avoir sur leur emploi, dit une forte proportion des répondants.
Cette absence de confiance envers le soutien que peut offrir l’employeur est préoccupante, note Sara Dorow, à la tête du département de sociologie de l’Université de l’Alberta et coauteure de l’étude.