Les prix des produits marins gonflés par les difficultés d’approvisionnement
TVA Nouvelles
La pression inflationniste des dernières années sur le prix des poissons et fruits de mer est loin de s’estomper, selon la plus récente analyse économique du ministère des Pêches et des Océans (MPO).
La valeur des débarquements de homard de la province a notamment été multipliée par 5,4 entre 2011 et 2021, passant de 37,9 millions $ à 206,0 millions $. Celle du crabe des neiges a pour sa part plus que triplé au cours de la décennie, allant de 58,5 millions $ à 183,6 millions $.
«C’est une tendance lourde», commente l’économiste Ali Magassouba, de la direction régionale du MPO à Québec.
Pour la seule année 2021, il calcule que les pêcheurs québécois de homard ont profité d’une hausse de 69 % du prix payé à quai par rapport à 2020. Les crabiers, eux, ont bénéficié d’une hausse de 97,3 %. Il attribue cette poussée inflationniste à la difficulté de livrer les produits marins «de la mer à l’assiette», entre autres en raison de la pénurie de main-d’œuvre.
«Il y a une pression sur la chaîne d’approvisionnement, dit-il. C’est-à-dire le camionnage, les entrepôts, les employés d’usine. Il y a des pénuries d’emplois sur toute la chaîne de distribution. Ça fait en sorte que ça devient plus long, plus difficile et plus coûteux. Le coût finit par être refilé aux consommateurs et les pêcheurs en profitent.»
L’économiste du MPO note aussi que les mesures de soutien gouvernemental pour stimuler l’économie pendant la crise de la COVID-19 ont favorisé la demande pour les poissons et fruits de mer, «parce que globalement, il y a eu plus d’argent pour consommer». Cela dit, Ali Magassouba reconnaît qu’une hausse trop importante des prix à la consommation pourrait freiner l’ardeur des consommateurs.