Les pétrolières canadiennes envient les incitatifs américains pour la décarbonisation
Radio-Canada
À la grand-messe du monde énergétique, à Houston, la loi américaine sur la réduction de l’inflation est sur toutes les lèvres. Les entreprises canadiennes en particulier exhortent Ottawa à l’égaler sous peine de perdre des milliards de dollars d’investissements pour la décarbonisation.
Adoptée l’été dernier, l'Inflation Reduction Act, (IRA), offre des incitatifs financiers à tout un éventail de technologies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Selon le président-directeur général (PDG) de TC Énergie, François Poirier, cette loi l’incite à se tourner vers les États-Unis quand il pense aux investissements à venir pour son entreprise.
L’argent choisit toujours la voie qui présente le moins d’obstacles. C’est clair que la taille et la nature des incitatifs présentent une énorme opportunité d’investissement pour nous aux États-Unis. Les gouvernements provinciaux et fédéral doivent en prendre conscience.
Selon M. Poirier, TC Énergie a environ 34 milliards de dollars de projets, d’abord dans les infrastructures gazières, puis, lorsque les technologies seront en place, dans l’hydrogène et la capture et le stockage du carbone.
Pour cette dernière technologie, les subventions offertes par les États-Unis sont inégalées dans le monde et attirent particulièrement les six pétrolières des sables bitumineux réunies sous l’Alliance nouvelles voies. Elles ont proposé un projet de capture et de stockage de carbone dans le nord de l'Alberta.
Sans [aucun doute], l’IRA a offert un niveau de soutien qui sera difficile pour le Canada à atteindre, affirme le président de l’alliance, Kendall Dilling. Il souhaite toutefois qu’Ottawa s’aligne sur les États-Unis dans les domaines où le pays a déjà un avantage géologique et technologique, à savoir la capture et le stockage du carbone, les minéraux rares et l’hydrogène.
Les entreprises pétrolières sont en discussion avec le gouvernement fédéral pour bonifier les crédits d’impôt déjà annoncés. Et si un équivalent ne se trouve pas dans le budget du printemps?
Les gens doivent réfléchir à ce qu’un échec [du projet de l’Alliance nouvelles voies] signifierait. Cette industrie représente 10 % de l’économie canadienne et emploie jusqu’à 500 000 Canadiens. Nous sommes extrêmement importants [pour] l’économie canadienne et tout ce que nous demandons, c’est une aide du type de l’Inflation Reduction Act, répond Alex Pourbaix, le PDG de l’entreprise pétrolière Cenovus.
Pour l’instant, le regroupement a investi 500 millions de dollars dans les travaux de conception et d’ingénierie du projet, mais la facture totale est évaluée à plus de 16 milliards de dollars.