Le Mexique veut faire front commun avec le Canada devant le protectionnisme américain
Radio-Canada
La ministre mexicaine de l'Économie s'affaire à échafauder un plan pour contrer ce qu'elle désigne comme le plus grand irritant commercial en Amérique du Nord : les crédits d'impôt du président Joe Biden pour les véhicules électriques construits aux États-Unis. Et elle espère faire équipe avec le Canada.
La ministre Tatiana Clouthier doit participer à une rencontre virtuelle vendredi avec la ministre canadienne du Commerce international, Mary Ng, afin de discuter d'une réponse commune si jamais les sénateurs américains appuient l'initiative de leur président.
Dans son plan de relance verte, Joe Biden veut en effet inciter les Américains à acheter des voitures électriques en leur offrant un rabais allant jusqu’à 12 500 $, mais qui s’appliquerait seulement aux véhicules construits aux États-Unis.
Le Canada et le Mexique s'entendent pour affirmer que cette mesure fiscale américaine entraînerait des pertes d'emplois et contreviendrait à plusieurs accords commerciaux, Mme Clouthier désignant même ce dossier comme étant l'enjeu économique le plus pressant entre son pays et les États-Unis.
C'est vraiment le problème principal, souligne Tatiana Clouthier, en entrevue avec CBC News.
Selon elle, les visées protectionnistes du plan américain contredisent tous les discours sur la coopération lors du récent Sommet des dirigeants nord-américains, de même que l'esprit de l'Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).
Ils tiennent maintenant le discours opposé. Tout à coup, nous sommes devant un changement d'attitude que nous ne comprenons pas, résume la ministre mexicaine de l'Économie.
La bonne nouvelle, c'est que le Canada et le Mexique semblent avoir gagné du temps. Les démocrates ont jusqu'à maintenant échoué à faire adopter leur projet de loi, intitulé Build Back Better, parce que l'un d'entre eux, le sénateur Joe Manchin, l'estime trop coûteux et demande des amendements majeurs.
Jusqu'à maintenant, le Canada a répondu en menaçant de suspendre certaines parties de l'Accord Canada–États-Unis–MexiqueACEUM et d'imposer des tarifs douaniers dans différents secteurs, dont l'industrie automobile.