Le gardien discret au jeu éloquent
Radio-Canada
Il faut avoir l’oreille aiguisée pour bien discerner d’un seul coup les propos de Samuel Montembeault. Les mots s’enchaînent. Ils défilent. Rapidement.
Le gardien de Bécancour l’a déjà admis à un collègue : il est un peu nerveux dans une mêlée de presse. Là où il ne semble pas l’être ces temps-ci, c’est devant son filet. À tout prendre, voilà qui tombe plutôt bien.
Mike Matheson, qui l’a bien connu en Floride, a confirmé que le gardien n’est pas du genre à prendre la parole dans le vestiaire.
C’est difficile pour lui en anglais, a lancé le défenseur de Pointe-Claire, bien que son compatriote s’exprime parfaitement dans la langue de Chris Rock. La nervosité, peut-être, qui sait. Pour le mettre à l’aise, Matheson et David Savard l’invitent à souper lorsque l’équipe joue à l’étranger.
À petits pas, parfois feutrés, dans les derniers mois, Montembeault a fait sa place. Et présentement, il prend même celle des autres.
Lointaine nous semble aujourd’hui l’époque où Jeff Petry et Ryan Poehling préféraient compter les étoiles plutôt que de défendre leur gardien qui venait de se faire sauvagement frapper par Zack Kassian l’année dernière. L’édition 2021-2022 du CH était bien moins soudée que celle que l’on a sous les yeux, il faut bien l’avouer.
Aujourd’hui, c’est par son jeu que le portier se fait un nom. Depuis la blessure à Jake Allen, l’ancien choix de troisième tour des Panthers de la Floride affiche la plus belle forme de sa carrière. Le match contre les Bruins mardi soir, une défaite honorable de 4-2, l’a mis en exergue encore une fois.
Le voilà à huit départs d’affilée depuis le 9 janvier, une première dans son cas. Son taux d’efficacité de ,930 lui vaut le 4e rang dans la LNH parmi les gardiens partants au cours de cette séquence.
Vous voulez une statistique moins conventionnelle, mais encore plus loquace? Il a accordé 7,63 buts de moins que ce qu’aurait fait le gardien moyen dans la ligue selon Natural Stat Trick. Comment en arrive-t-on à un calcul semblable? Dans le monde des statistiques avancées, on appelle ça des buts sauvés. Un chiffre qui prend en considération les tirs, évidemment, mais surtout la provenance de ceux-ci et les chances de marquer de qualité de l’adversaire. Seul Jake Oettinger a fait mieux dans les 15 derniers jours. C’est loin d’être banal.