Le dossier de Johanne Johnson est officiellement clos
Radio-Canada
Le dossier de Johanne Johnson, qui avait été accusée d’avoir tué son mari James Dubé en 1998 à Grande-Rivière, est officiellement clos. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) n’entend pas porter en appel la décision qui a mené à son acquittement, prononcé avant les Fêtes.
Le 21 décembre, le juge de la Cour supérieure Carl Thibault a exclu du dossier la preuve récoltée dans le cadre de l'opération d’infiltration de type Mr Big intitulée Projet Esturgeon. Les aveux finaux de Mme Johnson obtenus avec cette technique controversée en font notamment partie.
Comme le ministère public n’a pas présenté d’autres preuves qui auraient pu être mesure de soutenir les accusations, Johanne Johnson a été acquittée. Le Directeur des poursuites criminelles et pénalesDPCP disposait toutefois d’un délai de 30 jours pour en appeler de la décision du tribunal, qui tient en 184 pages.
Plusieurs procureurs ont parcouru le document afin d'évaluer les options pour la suite.
Me Annie Cyr, procureure-cheffe adjointe au bureau de l'Est-du-Québec du Directeur des poursuites criminelles et pénalesDPCP, rappelle que le juge Thibault a statué sur un abus de procédures de la part des policiers qui ont pris part au Projet Esturgeon.
Certains scénarios, certaines balises, outrepassaient l'arrêt Hart. Le juge l'a bien soulevé et a expliqué que pour lui, l'opération a été trop loin considérant les vulnérabilités de Mme Johnson, souligne la procureure.
« Tout cela analysé, le ministère public en arrive à la conclusion que ce jugement-là ne comportait pas d'erreur de droit. »
La Cour suprême a balisé, en juillet 2014, les paramètres entourant le recours à la méthode Mr Big dans l’arrêt Nelson Hart.
L’avocat de Johanne Johnson, Me Rodrigue Beauchesne, est heureux d'enfin fermer ce dossier. Selon lui, Johanne Johnson va pouvoir profiter, un petit peu, de sa vie. Il mentionne toutefois que les dernières années ont mise à rude épreuve sa santé mentale et physique.