Le Comité de sauvegarde de la rivière Péribonka est déçu d’avoir été exclu par les préfets
Radio-Canada
La porte-parole du Comité de sauvegarde de la rivière Péribonka, Ève Tremblay, croit que les préfets du Saguenay-Lac-Saint-Jean veulent empêcher les citoyens qui ne pensent pas comme eux de s'exprimer.
De nouvelles révélations de La Presse mercredi matin concernant le projet d'aire protégée de la Péribonka font réagir. Les préfets de la région confirment qu'ils ont demandé à ce que le comité qui milite pour la sauvegarde de cette rivière soit exclu des discussions avec le gouvernement.
Ils en ont fait la recommandation, via la Conférence des préfets du Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans une lettre envoyée au ministre de l'Environnement, Benoit Charette. Les préfets disent notamment vouloir éviter que des groupes de pression locaux provoquent un débat trop émotif.
Tous les préfets comme ça qui s’acharnent à vouloir neutraliser un groupe de citoyens, dans le fond, qui ne veulent que mettre en valeur un joyau naturel dans notre région, on peut dire que ça vole assez bas, a déploré Ève Tremblay en entrevue mercredi.
Le comité doit jeter les paramètres de l’aire protégée qui sera créée sur les abords de la rivière Péribonka au nord du lac Saint-Jean. En septembre 2021, après que les coupes forestières aient été annulées dans le secteur à la suite de pressions, Benoit Charette avait indiqué que la superficie demeurait à déterminer, de même que le degré de protection qui sera accordé.
Les préfets prétendent que l'Alliance forêt boréale (AFB), qui est contre le projet, sera elle aussi exclue des discussions. Or, tous les préfets qui participeront au comité sont membres de cette alliance, qui regroupe des élus des communautés forestières et des représentants des travailleurs au Saguenay-Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord.
Yanick Baillargeon prétend pour sa part qu'il mettra uniquement son chapeau de préfet de la MRC du Domaine-du-Roy durant ces discussions et non son chapeau de président de l'AFB.
Quand je m’assois à la table d’une des représentations que je fais, la première chose que je me dis, c’est: "Bon, c’est quoi la mission de mon organisation à laquelle je préside et où je suis convoqué aujourd’hui." C’est là qu’on fait la coupure. Je comprends que c’est difficile à comprendre de l’extérieur, mais on essaie toujours de faire le maximum justement pour faire cette coupure-là et je pense que c’est important de le faire, a-t-il commenté.
Au lendemain de l’annulation des coupes dans le secteur de la rivière Péribonka, l’Alliance forêt boréale avait fustigé la création d’aires protégées sur le territoire de coupe régional.